Ni championnat, ni Coupe nationale encore moins trophée continental ou régional. Cette année 2018 aura été un bide pour les gars de Soustara qui, lundi soir au stade du 5-Juillet, se sont montrés impuissants face à de prenables footballeurs soudanais d'El-Merrikh. Quelques semaines après son intronisation en tant que DGS de la SSA/USMA, Abdelhakim Serrar a fait la promesse d'offrir des titres aux Rouge et Noir. Nationaux et internationaux vu que «l'équipe dispose du meilleur effectif d'Algérie et de tous les moyens pour atteindre ses objectifs», avait-il avancé en mai dernier lors de son installation officielle. «Aujourd'hui, j'ai visité les installations administratives et techniques du club et j'ai vu de près l'organisation qui règne au sein de l'USMA. Je pense qu'il y a un dysfonctionnement quelque part et on doit chercher les solutions. Il faut revenir à l'esprit du groupe et de solidarité qui caractérisait le club dans les années précédentes pour réaliser des résultats positifs», a-t-il fait savoir lors de son intronisation par Ali Haddad en personne. Depuis, à coups de changements, l'entraîneur Miloud Hamdi a été remplacé par le français Thierry Froger et Rachid Malek par Azzedine Rahim, ceci au moment où de nombreuses recrues hivernales (Kenniche et le centre africain Lionel Zouma entre autres) ont été libérées par Serrar qui, à l'époque, n'était que superviseur général de l'équipe, les fans de l'USMA espéraient. Le podium raté (l'équipe était pourtant dauphine derrière le CSC quand Serrar a pris le poste de DG), la LDC quittée dès le quart de finale face à un ensemble égyptien, Al-Masry, qui découvrait la compétition africaine et désormais le challenge arabe abandonné devant une formation soudanaise qui aura infligé aux Rouge et Noir leur plus sévère correction depuis 1989 (7-1 en championnat d'Algérie face à l'ex-JET puis 3-0 en coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe face aux angolais d'Agosto en 1998 puis en coupe de la CAF, en 2013, face à l'US Bitam du Gabon). Lundi, sans plusieurs de ses éléments-cadres dont le gardien Zemmamouche, le défenseur Chafaï et l'attaquant congolais Ibara, l'USMA était tenue à l'impossible remontada. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de la part des joueurs de Froger qui, le long des 90 minutes, se sont créé des occasions que Hamia, seul à la pointe de l'attaque, a vendangées. Toutes et d'une façon pour le moins incroyable devant une galerie incrédule. Celui qui a réussi le but de l'espoir à Oum Dourman a fini par désespérer les milliers de fans usmistes en ratant ses interceptions au moment de conclure et en sauvant les bois adverses d'essais de ses camarades qui pouvaient faire mouche. C'en était trop pour un ensemble de Soustara éreinté par un calendrier démentiel (les Usmistes n'ont eu en tout et pour tout qu'une dizaine de jours de vacances, l'été dernier) et dangereusement affaibli par les blessures et les cas disciplinaires générés par une situation financière qui tourne à l'orange. L'affaire Chafaï, joueur sanctionné par Thierry Froger à cause d'un retard de cinq minutes à l'entraînement, n'a pas encore livré ses secrets. Si le défenseur axial, auteur de nombreux buts décisifs, reconnaît son tort, n'empêche qu'il est de son droit de réclamer ses droits, lui qui dit ne pas avoir touché de salaires depuis le début de la saison. Pour un club-référence en la matière, un tel manquement aux règles contractuelles constitue un frein à l'évolution globale de l'équipe. Avec Chafaï dans l'axe, Meftah n'aurait jamais quitté son flanc droit et l'USMA aurait bénéficié de ses montées offensives pour mettre en difficulté l'arrière-garde d'El-Merrikh. Une autre leçon à apprendre pour un champion d'automne qui donnait l'impression de pouvoir mieux faire. Thierry Froger (Entraîneur de l'USMA) : «La réussite nous a fait défaut» «Lors de ce match retour, on disposait de 90 minutes pour essayer d'inverser la tendance et espérer nous qualifier au prochain tour. Ce que nous avons fait, en dominant outrageusement les débats et en nous procurant un grand nombre d'occasions. Malheureusement, la réussite n'était pas au rendez-vous et cela a fini par tout remettre en cause. Il est évident que nous sommes très déçus par cette élimination, surtout par rapport aux gros efforts fournis, mais je dois reconnaître que le contenu a été très prometteur et c'est de bon augure pour la suite de notre parcours, notamment, en Championnat et en Coupe d'Algérie. Pour ce qui de l'affaire Farouk Chafaï, je peux vous assurer qu'elle n'a pas influé sur le rendement de l'USMA contre Al Merrikh. Ce n'était que l'affaire d'un seul joueur. Pour ce qui est des autres, ils étaient tous concentrés sur le sujet et on a fait ce qu'il fallait». Yamen Zelfani (Entraîneur d'El-Merrikh) : «L'USMA avait les moyens de nous renverser» «Nous avons joué contre une très bonne équipe, que je considère comme l'une des meilleures engagées dans cette compétition. L'USMA a vraiment sorti le grand jeu lors de ce match retour et c'est logique, car elle avait les moyens humains et matériels pour espérer nous renverser. Ce qui a d'ailleurs failli arriver à maintes reprises, n'était le manque de réussite. Quoique les gens doivent savoir qu'Al Merrikh souffre actuellement de graves problèmes internes, qui ont influé négativement sur son rendement. C'est ce qui explique d'ailleurs notre piètre prestation lors de ce match retour. On s'est présentés à Alger sans neuf titulaires habituels, pour diverses raisons, sans oublier le médecin de l'équipe, qui n'a pas pu nous accompagner. Le président, lui, a démissionné il y a cinq jours et depuis, plus rien ne va. D'ailleurs, j'ai l'intention de discuter avec mes employeurs dès la fin de cette conférence pour essayer d'éclaircir mon avenir, même si au plus profond de moi-même, je sais déjà qu'à 70% je ne vais plus continuer.» M. B.