La réunion du conseil extraordinaire convoquée à l'initiative de la centrale syndicale et à laquelle ont pris part le SG de l'union de wilaya UGTA, la direction générale, le syndicat d'entreprise, l'Inspection du travail et des représentants des contractuels grévistes, a abouti, dans la soirée de lundi, à la création d'un comité paritaire de consultation comprenant trois membres du syndicat d'entreprise, trois représentants de chaque partie. Selon le SG de l'union de wilaya UGTA, Kamel Fritah, le rôle de ce comité est de tenter de rapprocher les points de vue pour arriver à un compromis qui satisfasse les parties en conflit (direction générale et protestataires des dispositifs CDD et CTA). Ces derniers sont au nombre de 1 657 dont 1 159 ayant un contrat à délai déterminé et 498 ont été admis dans le cadre de contrats de travail aidé. Un délai ne dépassant pas les 48 heures a été accordé aux deux parties pour une solution évitant au complexe plus de pertes. Celles-ci seraient, selon des sources de l'intérieur de l'usine, estimées à près de vingt milliards de centimes/jour. La crise, qui perdure depuis une dizaine de jours, a pour origine un désaccord entre la direction générale et les contractuels, des ingénieurs et techniciens supérieurs. Certains de ces contractuels sont en place depuis trois ans et activaient au sein des installations du complexe au même titre que leurs collègues confirmés. Après tant d'années passées dans cette situation inconfortable de précarité, ils ont estimé pouvoir accéder au titre de permanents. Selon leurs dires, ils n'ont pas bénéficié des avantages et autres augmentations accordés aux travailleurs de Sider El-Hadjar. Chose que refuse obstinément la direction générale malgré le soutien apporté à ces derniers par le partenaire social. Au lieu d'ouvrir un dialogue serein avec les protestataires, elle est à l'origine de l'escalade en intimant l'ordre à ses agents de sécurité de réprimer les grévistes et de les chasser des abords des installations de production à l'image du haut-fourneau, des aciéries et des laminoirs. Elle a même interdit aux syndicalistes du complexe tout contact avec les grévistes. «Devant tant de mépris, nous avons informé le premier responsable de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, de la situation. Et nous espérons que la DG contribuera à l'apaisement à travers le comité paritaire installé. Il y va de la stabilité de l'usine», a affirmé le SG du conseil syndicale de l'entreprise, Riadh Djemaï. Les deux parties en conflit ont entamé hier une autre étape des négociations. Elle devrait être décisive quant à l'avenir du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Et pour cause, les délais prévus pour l'entretien du haut-fourneau et autres installations de production s'achèveront dans trois jours. Ce qui serait synonyme de véritable catastrophe économique au cas où la crise venait à perdurer. A. Bouacha