Une dizaine de jours après avoir entamé leur mouvement de grève, les 1.310 contractuels majoritairement sous la forme de Contrat à Durée Déterminée (CDD) sont toujours confrontés au refus catégorique du directeur général de l'entreprise Complexe Sidérurgique El Hadjar (CSEH) d'étudier leurs revendications. Les deux plus importantes sont la confirmation à leur poste de travail respectif et l'augmentation des salaires telle que celle perçue en deux tranches par les Contractuels à Durée Indéterminée (CDI). Entamées dans la matinée de dimanche pour durer toute la journée, les négociations paraissaient aller dans le bon sens. C'est ce qu'avait, du reste, confirmé le secrétaire général de l'Union de Wilaya UGTA Kamel Fritah. Interrogé sur la signature d'un éventuel accord il avait affirmé : «C'est en bonne voie. Nous sommes à la phase de la classification des revendications. En d'autres termes, la situation devrait revenir à la normale, dès hier mardi avec la reprise de travail des 1.310 agents contractuels». Il avait participé aux négociations entamées ce dernier dimanche. Ce qui ne sera pas le cas malgré les longues négociations auxquelles avaient assisté outre les représentants des deux parties en conflit, le SGUW Kamel Fritah le SGUW, Djemaï Ridha le SG du conseil syndical de l'entreprise complexe Sider El Hadjar et l'inspecteur du travail. Les contractuels grévistes ne s'étaient pas seulement limités à ne pas travailler jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ils ont, aussi, étendu leur mouvement en bloquant la majorité des installations de production et autres ateliers. A l'image du Haut-Fourneau, des aciéries et des laminoirs dont la commercialisation des produits au plan national et international permet à l'entreprise de garantir la masse salariale et de disposer des moyens financiers pour l'entretien des installations. Ainsi, alors que tout un chacun s'attendait au dénouement de la crise hier mardi, c'est une autre situation qui est intervenue. Il y a eu d'abord l'interdiction des agents de sécurité de l'entreprise d'interdire au SG et syndicalistes membres de l'Union de Wilaya UGTA d'accéder à l'intérieur du complexe. Il a été également interdit à quiconque d'approcher les contractuels. Appliquer un comportement méprisant vis-à-vis des représentants des contractuels et même vis-à-vis de son partenaire social représenté par le SG du Conseil syndical de l'entreprise Djemaï Riad. Contacté, ce dernier a affirmé : «Face à l'intransigeance du DG, nous avons adressé une correspondance à notre secrétaire général UGTA Abdalwadides Sidi Saïd. Nous avons également décidé de la mise en place d'un comité paritaire pour tenter de reprendre la situation en main tant qu'il est encore temps. Il ne faut pas oublier que la reprise de la production du HF est dans trois jours. La réaction des contractuels est compréhensible. Ils ont relevé que 15 de leurs camarades recrutés dans les mêmes conditions ont été confirmés en CDI». L'énervement des syndicalistes du complexe a atteint son paroxysme quelques minutes avant la reprise de la 3ème séance des négociations. Cette situation de véritable anarchie serait, selon les syndicalistes du complexe et de l'Union de Wilaya UGTA le fait du DG Maâtallah. Ce dernier étant impossible à contacter tout autant que sa chargée de la communication, a démontré une intransigeance sans pareille. Alors qu'il fallait chercher à dialoguer pour trouver une solution admise par les parties en conflit, il s'est montré inflexible. Au contraire des grévistes qui, par la voix d'un des leurs, ont indiqué : «Nous n'avions rien obtenu comme avantages matériels ou financiers que l'on a accordés aux autres travailleurs. Ni en termes de forme de contrat, ni en ce qui concerne l'augmentation des salaires. Notre mouvement de revendications est spontané». Notre interlocuteur, comme beaucoup d'autres de ses camarades, aurait souhaité que les députés interviennent auprès des responsables du groupe Sider, ceux du Holding et du ministère de tutelle. En tout état de cause, jusqu'à hier en fin d'après-midi, la situation d'incompréhension de part et d'autre persistait. Même si Riad Djemaï le SG du Conseil syndical nouvellement installé, s'est personnellement investi pour mettre les deux parties sur la même longueur d'ondes, rien ne dit que ce résultat sera atteint. Au même moment, les travailleurs sidérurgistes lisent et relisent le communiqué émis par la Centrale syndicale UGTA sous le sceau de son secrétaire général Sidi Saïd Abdelmadjid quant à «mettre tout en œuvre pour sauver Sider et ses travailleurs.