- C'est quoi cet électrocardiogramme plat ? Celui d'un mort ? - Nooon ! C'est juste le dernier appel de Benbitour à changer le système ! - ??? Deux informations qui tombent au même moment ! Une conférence sur la révolution numérique et la nécessité pour le Principauté de ne pas rester en marge. Et des enfants contraints d'endosser des tenues de «cosmonautes» pour pouvoir rester vivants en classe et y suivre, en grelottant quand même, les cours. Parce que leurs écoles, en 2018, en Dézédie, pays de pétrole, de gaz, d'or et de blabla, ne sont toujours pas dotées de chaudières ! Alors, oui, j'entends les gens sensés, parce que c'est connu, moi, je suis tout sauf quelqu'un de sensé et de sage, me rétorquer qu'on peut faire les deux. Opérer la révolution numérique, mettre en place les villes et villages «intelligents», tout en dotant les classes de chauffages. Oui ! D'accord ! Vous voyez ! Je ne suis pas psychorigide. On peut effectivement faire les deux. Mais si on ne le fait pas ? Ben oui ! On peut faire les deux, je le répète, mais, concrètement, on ne le fait pas ! Alors ? On fait quoi, au bout de ce constat d'échec à faire les deux ? On installe des chaudières numériques pilotées par le smartphone de l'enseignant ? Plus sérieusement, chaque séminaire, chaque forum, chaque regroupement consacré aux nouvelles technologies, au numérique, aux promesses de la 5G sur notre confort de communication devrait se tenir prioritairement en… hiver. Et dans des salles sans chauffage ! Juste pour «numériser», graver dans les têtes bien faites de toute cette avant-garde que la priorité des priorités dans un pays qui ne sait pas faire deux choses en même temps – alors qu'il avait théoriquement l'argent pour ça au départ – ce qu'endurent des mioches aux joues rosies par le froid et aux membres congelés, incapables de tenir un stylo entre leurs doigts. Je veux bien que les tablettes allègent les cartables de nos enfants. Mais sur l'iPad, existe-t-il une application qui guérit de la bronchite ? Ou pis ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.