Suite à un appel lancé par le bureau d'Oran de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, en vue d'un regroupement pacifique de solidarité «avec tous les détenus politiques, les détenus d'opinion et les journalistes», et qui devait avoir lieu au square Port-Saïd au front de mer, hier, qu'ils aient eu l'intention de participer ou pas à cet appel, même les passants, tous se sont vu interdire de s'approcher de ce lieu. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Un dispositif policier attendait les participants et a même intimé l'ordre à des journalistes venus couvrir l'évènement de ne pas s'approcher, même dans le cadre de leur travail journalistique. Constatant qu'ils n'allaient pas pouvoir se regrouper comme convenu, les participants à cet appel pour la défense des libertés, toujours encadrés par les policiers, ont improvisé une marche qui les a menés jusqu'au siège de la LADDH au centre-ville d'Oran. Là, une prise de parole a été improvisée par le représentant de la ligue à Oran, Kaddour Chouicha, qui fera remarquer qu'«en réprimant ainsi notre action pacifique, ils lui ont donné plus d'impact». Estimant que le but de ce regroupement était celui de dénoncer les dépassements exercés sur tous ceux qui tentent d'user de leur droit de penser, d'écrire, en rappelant qu'il faut lutter pour libérer les détenus d'opinion, les détenus politiques et les journalistes emprisonnés. Un représentant du Comité de soutien à Merzouk Touati a également pris la parole pour rappeler qu'il a été jugé et condamné et qu'il est à présent oublié. A ce sujet, le réalisateur Bachir Draïss, dira qu'il est venu prendre part à ce rassemblement pour sortir, dit-il, «un peu la cause de Merzouk Touati de la Kabylie, car nous avons remarqué que pour les autres, il y a beaucoup d'avocats et son cas est un peu isolé. Et injustement incarcéré». Le Comité de soutien aux journalistes dont le verdict est attendu ce 25 décembre, à l'exemple de Adlane Mellah, était également venu porter la voix de leurs camarades et exiger une justice équitable. Mis à part les représentants de la LADDH, du Snapap, l'on compte parmi les présents le Comité des jeunes de l'Ansej-Cnac qui exige l'effacement de leurs dettes, des lanceurs d'alerte, le SESS-CGATA, mais également de simples citoyens, universitaires, chefs d'entreprises, venus soutenir le regroupement, en provenance de Batna, Béjaïa, Relizane, Tiaret… Quant aux citoyens curieux qui s'approchaient de ce regroupement improvisé devant le siège de la LADDH, ceux-là se sont vu intimer l'ordre par la police de s'éloigner et de ne pas se mêler au mouvement. Par la suite, les présents ont décidé de se réunir dans les bureaux de la Ligue où des prises de parole ont eu lieu, tous dénonçant la répression et le musellement de l'expression libre. A l'issue de cette rencontre, un communiqué a été rendu public, où les signataires prévoient la création d'une cellule de coordination pour maintenir le contact direct en vue d'élargir le réseau de solidarité à travers tout le pays. A. B.