Contrairement à la marche du 20 novembre dernier qui a été, pour rappel, violemment réprimée par la police, la manifestation pour les libertés observée, hier, à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'Homme, au niveau du chef-lieu de wilaya à laquelle a appelé le comité pour la libération de Merzouk Touati, s'est déroulée dans une parfaite organisation et n'a connu aucun incident. Près de deux mille personnes ont défilé, dans la matinée, à travers la principale artère menant de la maison de la culture Taos-Amrouche vers la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel sous les mots d'ordre réclamant la libération du jeune blogueur Merzouk Touati, condamné à 7 ans de prison ferme ainsi que la libération de tous les autres détenus d'opinion. Dans une ambiance riche en couleurs, arborant des banderoles et des pancartes sur lesquelles l'on pouvait lire «A bas la répression, liberté d'expression», «Libérez Merzouk Touati», les manifestants ont repris à tue-tête tout au long du parcours de la marche des slogans fustigeant le pouvoir. Devant le siège de la Wilaya, une halte a été observée par les manifestants qui scandaient à gorges déployées» «Pouvoir assassin», «y en a «tilleli I'Merzouk Touati». Au niveau de la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel située à quelques encablures du siège de la Wilaya, lors d'une prise de parole improvisée, les différents intervenants tout en s'élevant contre les atteintes aux libertés des citoyens ont réitéré l'exigence de la libération du blogueur Merzouk Touati et l'ensemble des détenus d'opinion à travers le pays. Dans sa déclaration, le comité citoyen pour la libération de Merzouk Touati a appelé les participants à la marche au «respect strict des directives et des mots d'ordre pour faire de cette Journée mondiale des droits de l'Homme, une tribune pour porter haut et fort le cri de détresse de tous les détenus d'opinion et pour que chacun de nous tous puisse exercer sa liberté d'expression et d'opinion sans risque de se voir jeter dans les geôles de la République», a-t-on souligné. Le même comité initiateur de la marche des libertés se dit également déterminé et convaincu «plus que jamais de la justesse de sa démarche et demeure mobilisé jusqu'à la libération de Merzouk Touati et tous les détenus d'opinion». La manifestation s'est dispersée vers de 13h dans le calme. A. Kersani
Une conférence sur les droits de l'Homme interdite par la wilaya La LADDH s'est vu signifier par le wali de Béjaïa l'interdiction d'organiser une conférence au Théâtre régional de Béjaïa, ce dimanche, dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire de la Proclamation de la Charte universelle des droits de l'Homme. Les responsables du bureau de Béjaïa du CDDH indiquent qu'aucune explication sur les motivations de l'interdiction de la conférence n'a été fournie dans la réponse des services de la wilaya. Tout en s'élevant contre ces «pratiques inqualifiables de violations des droits humains», le CDDH de Béjaïa a condamné avec force toute «interdiction de réunion, de manifestations et d'expression». A. K.