La manifestation se veut une action d'envergure visant à exiger des hautes autorités algériennes la libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus d'opinion. Après la réussite du dernier rassemblement pacifique, tenu le 20 août passé, sur l'esplanade du musée d'Ifri, à Ouzellaguen, le comité pour la libération de Merzoug Touati, regroupant plusieurs militants politiques et acteurs de la société civile, envisage d'organiser, à Béjaïa, une grande manifestation de rue, baptisée "la marche des libertés", en signe de solidarité avec l'ensemble des "détenus d'opinion", dont le jeune blogueur condamné en appel à sept ans de réclusion criminelle pour "intelligence avec une puissance étrangère". En effet, à l'issue d'une rencontre tenue, hier après-midi, à Béjaïa, les animateurs du comité pour la libération de Merzoug Touati, élargi à des militants des droits de l'Homme venus d'autres wilayas, notamment de Tizi Ouzou, Bouira, Batna, Sétif, Boumerdès, Alger..., ont décidé à l'unanimité des membres présents, de réinvestir le terrain des luttes pacifiques afin de maintenir la pression sur les pouvoirs publics, en vue d'arracher la libération de tous les "détenus d'opinion" en général, dont Merzoug Touati en particulier. Si le principe d'organiser prochainement une "marche des libertés", dans la ville des Hammadites, est retenu par la majorité des présents à la rencontre d'hier, il reste que la date, l'horaire et l'itinéraire de cette manifestation de rue, ne sont pas encore arrêtés. Toutefois, il a été décidé de tenir une autre réunion, la semaine prochaine, en présence de beaucoup d'autres acteurs (syndicalistes autonomes, politiques, étudiants, artistes, militants associatifs...) pour enrichir les débats autour des voies et moyens à mettre en œuvre afin de réussir cette action de rue. "Afin de donner une dimension nationale à notre mouvement citoyen, nous avons pu élargir notre comité à de nombreux militants issus d'autres régions du pays. Notre démarche consiste à organiser prochainement une marche grandiose à Béjaïa. Elle se veut une action d'envergure visant à exiger des hautes autorités algériennes, la libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus d'opinion. C'est une façon aussi d'exprimer notre solidarité avec la famille de notre camarade Merzoug Touati, injustement incarcéré à la prison d'Oued Ghir", nous dira Yanis Adjlia, militant associatif de Béjaïa qui fait partie des animateurs du comité pour la libération de Merzoug Touati. Et d'ajouter que "pour le moment, nous sommes en phase préparatoire. Nous allons tenir une autre rencontre la semaine prochaine pour arrêter la date, l'horaire et l'itinéraire de cette marche citoyenne, qui sera dédiée aux libertés démocratiques". Pour sa part, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), Saïd Salhi, a tenu à souligner que "cette idée d'organiser une marche des libertés a germé dans nos esprits, lors du dernier rassemblement tenu à Ifri-Ouzellaguen, mais il reste à la discuter, la mûrir et la partager avec l'ensemble des acteurs regroupés autour du comité pour la libération de Merzoug Touati, dont le collectif d'avocats de ce dernier, les représentants de la Laddh, ceux d'Amnesty International et autres militants associatifs..." Selon notre interlocuteur, une telle démonstration de rue qui se veut grandiose, voire historique, eu égard à la justesse et l'importance de sa cause, ne pourrait intervenir qu'après la prochaine rentrée sociale, soit en septembre. Kamel Ouhnia