La direction du réseau social Facebook a pris une importante décision en instaurant des normes de transparence et de traçabilité pour les pages. Désormais, sur toutes pages Facebook, seront indiqués le ou les pays de résidence de celui ou ceux qui gèrent ces pages, et d'autres informations. Depuis le 12 décembre dernier, les utilisateurs de Facebook pouvaient voir dans quel pays résident les administrateurs des pages, l'historique de ces dernières, les pays de cibles des publications payantes et, dans certains cas, les comptes des administrateurs des pages. Les utilisateurs de Facebook peuvent également voir la date de la création des pages et les changements apportés à leurs noms. Avant le 12 décembre, la mention de la date de la création était facultative. «Nous vous montrerons plus d'informations sur les pages. Cette démarche vise à rendre les pages plus transparentes en donnant des informations qui aident les gens à mieux connaître les pages sur Facebook. A partir du 12 décembre 2018, toute personne qui consulte une page pourra voir plus d'informations dans les rubriques «Infos et Publicités», et notamment la date de création de la page et le pays de domiciliation des personnes qui la gèrent», lit-on dans un communiqué diffusé le 4 décembre dernier par la direction de Facebook. Pour voir toutes ces informations, il suffit de cliquer sur la nouvelle rubrique «Infos et publicités», créée à cet effet par la direction de Facebook, sévèrement critiquée par les médias et les spécialistes des réseaux sociaux pour sa politique confidentialité. Ainsi, Facebook veut devenir un réseau social crédible et fiable aux yeux des usagers. Le scandale de l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine via les réseaux Facebook et Twitter a considérablement terni l'image de ces plateformes, en particulier celle dirigée par Mark Zuckerberg. Un coup dur pour les vendeurs de pages Quelles sont les conséquences de cette nouvelle mesure ? La nouvelle politique de Facebook portera un coup dur aux vendeurs de pages. L'affichage de l'ancien ou les anciens noms des pages rend difficile, voire impossible la vente des pages à des entreprises ou autres entités. Avant cette mesure, des sociétés spécialisées et des particuliers avaient créé une véritable bourse de pages. Ainsi, celles dépassant les 100 000 fans pouvaient changer de propriétaire puis de nom en toute tranquillité. Des entreprises cherchant plus de visibilité sur Facebook achètent des pages toutes prêtes qu'elles mettent par la suite à leurs noms. Désormais, avec l'application de ces nouvelles normes, ce marché va disparaître ou se rétrécir dans les meilleurs des cas. Aucune entreprise ou média ne va s'amuser à acheter une page avec un historique de changement de noms visible par tous. Cette décision de la firme de Mark Zuckerberg de lutter contre les pages anonymes et faire de Facebook un réseau social plus sûr rendra aussi un service inattendu aux gouvernements. Ces derniers pourront facilement identifier les administrateurs des pages anonymes qui diffusent un contenu «dérangeant» ou des «sujets à polémiques». Ainsi, plus besoin d'utiliser la technologie de pointe pour identifier les administrations des pages et les localiser. Les poursuites judiciaires seront également faciles à engager contre les administrateurs en cas de diffusion d'un contenu jugé «diffamatoire» ou «portant atteinte à la vie privée des gens». Une autre conséquence de cette mesure, c'est de booster les publicités. Ce changement de paramètre de confidentialité va certainement enflammer les annonces publicitaires sur Facebook. Tout le monde peut savoir, en temps réel, si telle ou telle page sponsorise une publication et dans quel pays. Les chargés de marketing et de publicité dans les entreprises concurrentes vont se surveiller mutuellement… sans grand effort. Y. S.