Le second secteur le plus important économiquement après l'alimentaire est, indéniablement, l'industrie du textile et des cuirs. C'est la raison pour laquelle est organisée la 3e édition du Salon international du textile, de l'habillement, du cuir et des équipements, apprend-on lors de la conférence de presse tenue hier au siège de l'Association nationale des commerçants et artisans. Jusque-là organisé à Oran (2016, 2017), il était temps qu'il puisse avoir lieu dans la capitale, selon l'organisateur du salon. Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - 90% des besoins en habillements, cuir, accessoires compris (principalement la chaussure) sont dépendants de l'importation. Sur 500 millions de mètres de tissu absorbés par les besoins du marché algérien, seuls 40 millions de mètres de tissu sont produits dans le pays (environ 6 à 7 %). C'est la raison pour laquelle, l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), ainsi que la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir (FNTTC) sont partie prenante dans l'organisation de ce salon, qui se veut une plateforme aidant la mise en contact des producteurs et distributeurs, afin de booster la production nationale. L'ancien président de la FNTTC, actuellement à la tête de la section algéroise de la fédération, insiste sur les potentialités algériennes en même temps que sur ses lacunes. Evoquant l'usine de Relizane, produit de la société mixte Tayal Spa, elle-même fruit d'un partenariat entre les sociétés publiques algériennes C&H, Texalg et la SNTA avec la société Taypa, filiale du groupe turc Taypa, le projet suscite beaucoup d'espoir chez les acteurs du secteur. Plus grande usine d'Afrique, il est prévu que 60% de la production de cette usine soit destinée à l'exportation. Par ailleurs, 12 millions d'unités dans chaque produit seront fabriquées (12 millions de jeans, 12 millions de polos, autant de chemises, etc.). Concernant la matière première, on apprend qu'en février 2017, l'ancien ministre de l'Industrie, Bouchouareb, en visitant la cimenterie d'Adrar, avait pris le temps de jauger la production de coton d'un cultivateur. En résulte un rapport du ministre précité, prévoyant que la production de coton en question suffisait aux besoins de l'usine de Relizane. Par ailleurs, l'ancien président de la FNTTC relève le manque dans le domaine de la formation. Autant technique que dans la créativité. Il regrette que nous n'ayons pas pris les mêmes initiatives que le Viêtnam qui a entrepris la mise sur pied d'une école de création de mode. Enfin, concernant les peaux de bêtes abattues durant l'Aïd, allant de 3,5 à 4 millions de moutons par fête, il est regrettable que les campagnes de sensibilisation ne soient pas plus efficaces et entreprenantes. En effet, la majorité des peaux récoltées durant l'Aïd dernier étaient endommagées et, donc, impropres à l'utilisation industrielle. Pour le reste, où l'on peut compter dans les 30 millions de moutons abattus par an, la même politique de récupération des peaux est envisagée par les associations des commerçants et travailleurs du secteur du cuir. Le salon, qui aura lieu du 21 au 23 janvier prochains au CIC, ouvrira ses portes à un autre secteur que celui du textile et du cuir, à savoir celui de la pierre naturelle, du marbre et de la céramique. Un secteur qui a connu de drastiques restrictions en terme d'importation de matières premières. N. M.