Pour Louisa Hanoune, la dernière réplique du ministère de la Défense nationale à l'un de ses éléments actuellement à la retraite constitue une «incursion étrange dans le débat politique, rajoutant à la confusion et aux congestions déjà étouffantes». M. Kebci - Alger (Le Soir) - La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) estime que seule la convocation du corps électoral pour les prochaines élections présidentielles est à même de «dissiper les incertitudes et les interprétations» quant au maintien ou pas de ce scrutin. «Les déclarations de l'oracle du premier janvier ne peuvent dissiper les incertitudes», affirmait, hier, Louisa Hanoune, dans son rapport d'ouverture aux travaux d'une réunion des membres du comité central des wilayas du centre du pays issus du dernier congrès du parti. Faisant allusion, on ne peut plus clairement, à la sortie du président du TAJ, Amar Ghoul qui annonçait, mardi dernier, le maintien de l'élection présidentielle à son délai constitutionnel et le renouvellement, au passage, de son appel au président de la République de briguer un cinquième mandat de suite, elle considère que «seule la convocation du corps électoral», pour ce faire, est à même de venir à bout des «commentaires» et des «supputations» faits ici et là. Ce qui permettra, aussi et surtout, aux partis politiques de «se définir et d'arrêter leurs positions» par rapport à cette prochaine élection présidentielle qu'elle qualifie de «test majeur» pour le pays. Car la secrétaire générale du PT, qui faisait le bilan de l'année qui vient de s'écouler, estime que l'horizon politique du pays «demeure fermé», ce qui ne fait «qu'augmenter l'intox» et le «flou» qui caractérise la scène politique nationale. Un flou que la dernière sortie du MDN (ministère de la Défense nationale) en réponse à un des généraux à la retraite, ne fait «qu'amplifier» davantage. Pour Hanoune, ce communiqué du MDN constitue une «incursion étrange dans le débat politique rajoutant à la confusion et aux congestions déjà étouffantes». Faisant un flash-back de ce qui a caractérisé la scène nationale durant l'année écoulée, la secrétaire générale du PT a, une fois de plus, dénoncé le recours à la planche à billets par le gouvernement. C'est une «grande aventure», dit-elle, estimant à 5 200 milliards de dinars déjà imprimés depuis l'automne 2017, de loin le montant total avancé par le Premier ministre à l'horizon 2022. Et d'avertir quant aux dangers de la poursuite de cette «aventure», citant entre autres, la dévaluation du dinar, l'effondrement du pouvoir d'achat ; l'étranglement des entreprises et la hausse de l'inflation. Hanoune qui a dénoncé «l'ostracisme» qui frappe, pour des «raisons obscures» un investisseur, avec, pour ce faire, la «violation assumée des lois de la République», ce qui constitue, selon elle, un «tournant dangereux qui menace la sécurité du pays, a également relevé le «renoncement du pays à ses principes diplomatiques, résultat, selon elle, de la «précarité interne». Elle s'étonne faussement sur le fait que «l'Algérie s'entende avec tout le monde, avec le bourreau et sa victime», «foulant» ainsi au pied l'une des «règles sacrées de la diplomatie» de par le monde, à savoir la «réciprocité». Pour elle, cette situation est due à l'absence de la «confiance du peuple» qui fait que le pays «renonce à ses principes et devient faible et inaudible sur la scène internationale». Evoquant le phénomène de la harga, la secrétaire générale du PT récuse le recours des pouvoirs publics aux imams, estimant «qu'on ne peut pas arrêter cette tragédie avec des prêches», recommandant une «rupture avec les causes politiques impopulaires aux antipodes des aspirations des jeunes en manque d'horizons». Elle s'est également interrogée sur le refoulement sur le territoire nigérien de ressortissants palestiniens, syriens et yéménites au motif officiel que ceux-ci présentent des «dangers sécuritaires pour le pays». si c'est le cas, Hanoune préconise que ces migrants soient jugés et emprisonnés en Algérie où il y a bien des détenus de différentes nationalités interpellés et jugés pour divers délits ou qu'on les remette aux autorités de leurs pays d'origine. Pour elle, cette attitude des autorités du pays n'est que bénédiction pour les diverses ONG qui «exploitent» pareilles situations pour exercer moult «pressions» sur le pays. M. K.