Mme Hanoune lors d'une conférence animée, hier, au siège du parti Mme Hanoune fait des déclarations surprenantes sur les événements de Ghardaïa et accuse des mains étrangères. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, est catégorique. Les événements de Ghardaïa ne sont pas le fait d'un simple hasard. «C'est un complot derrière lequel il y a des narcotrafiquants, des ONG à la solde de la CIA, et des barons du trafic en tout genre» a attesté Mme Hanoune lors d'une conférence animée, hier, au siège du parti. Ces propos viennent en réponse aux déclarations du ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, au sujet des événements de Ghardaïa, qui a déclaré lundi dernier qu' «il n'y a aucune preuve qui indique que les événements de Ghardaïa ont été provoqués par la main de l'étranger». Ghardaïa qui a connu un court moment de répit après l'initiative du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a vite replongé dans la violence, où les affrontements entre les deux communautés, mozabite et chaâmbie, ont refait surface, dégradant ainsi dangereusement la situation. Un jeune de 35 ans a été poignardé au coeur au niveau de la palmeraie Touzouz. 10 personnes ont été blessées lors de ces affrontements. La ville est dans le chaos. Commerces, écoles et université sont fermés. S'ajoute à cela, le fait que des policiers sont soupçonnés de prêter main forte à des manifestants qui saccageaient et brûlaient. Pour Mme Hanoune, les efforts de l'Etat pour calmer cette situation critique restent insuffisants. «Les efforts de l'Etat sont insuffisants, le minimum est que le ministre de I'Intérieur aille sur place, mais aussi dégage une commission d'enquête et retrouve les commanditaires» a-t-elle déclaré. Et d'ajouter: «Il faut identifier ces hommes encagoulés qui viennent d'autres wilayas et qui incitent les deux communautés à la violence.» Pour Mme Hanoune cette situation viserait «la déstabilisation du pays sur des bases ethniques et religieuses» avant de mettre en garde qu'«il ne faut pas sous-estimer ce qui se passe à Ghardaïa, c'est d'une extrême dangerosité, de par sa situation géostratégique». Elle a, par ailleurs, indiqué que «nous sommes contre toute approche communautariste, nous demandons une approche républicaine». Abordant l'élection présidentielle, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, doit réagir pour dissiper le flou qui persiste sur la scène politique. «Nous appelons le Président à prendre la parole et réagir pour dissiper le brouillard et l'opacité de la scène politique. Cela pour mettre fin aux rumeurs et spéculations des personnes qui parlent en son nom. Nous l'appelons à s'adresser au peuple» a-t-elle insisté. A deux mois de la présidentielle prévue le 17 avril prochain, un certain attentisme marque la scène politique. Selon certains observateurs, cette posture politique serait due au silence de M.Bouteflika quant à sa position vis-à-vis de cette élection. Ira-t-il à un 4e mandat? La question taraude l'opposition. Jouissant d'un bilan de réalisations positif, le Président en poste, ne trouvera pas en effet de candidat capable de lui barrer la route. «C'est à lui, seulement lui, de décider s'il va se présenter ou pas. Il est libre de faire son choix»a souligné Mme Hanoune, et d'ajouter que «Abdelaziz Bouteflika jouit d'une bonne santé mentale et intellectuelle».