Même si la pluie se fait désirer, l'agriculture est loin d'être en détresse. Les réserves hydriques dont dispose le sol en ce moment sont d'un grand apport pour la terre et les cultures. Les prévisions du Centre climatologique national (CCN), qui annoncent des précipitations «normales à au-dessus de la normale» pour cet hiver confortent davantage le secteur. L'hiver est installé officiellement depuis plus de deux semaines mais les températures qui sévissent sont plutôt printanières. La pluie elle, est toujours aux abonnés absents. Au grand bonheur des écoliers et de leurs parents qui ont pu profiter ces derniers jours des vacances d'hiver ensoleillés. Très favorable pour les randonnées et les balades, ce beau temps ne va pas perdurer. Selon les prévisions du Centre climatologique national (CCN), l'hiver devra connaître un cumul de précipitations saisonnières proche de la normale à au-dessus de la normale sur l'ensemble des régions du littoral du pays jusqu'aux Hauts-Plateaux à l'ouest. Les températures saisonnières elles, seront à «80% normales à plus chaudes que la normale climatologique habituellement observée», précise le directeur du CCN, Salah Sahabi Abed, cité par l'APS. Ces prédictions découlent des travaux du forum régional sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), tenu en novembre dernier en Egypte. Selon lui, l'objectif de la rencontre était d'arrêter avec les experts de différents centres climatiques spécialisés une prévision consensuelle des températures et des précipitations pour la saison globale hivernale décembre-janvier-février. «Les experts ont conclu que pour cette année, les prévisions penchent sur des conditions d'instabilité et, donc, de pluviosité importante sur le sud de l'Europe et les régions côtières de l'Afrique du Nord, à l'instar du nord de l'Algérie», dit-il. Selon lui, l'analyse des différentes sources de prévisibilité sur la base des relevés au mois de novembre 2018 montre «une tendance probable à un déplacement vers le sud des systèmes de basses pressions pour l'hiver 2018/2019 qui seront associés à des perturbations génératrices de pluies et de conditions humides». Côté agriculture, le directeur de développement agricole pour les zones arides et semi-arides au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Kessira, assure qu'«actuellement, nous avons une bonne réserve d'eau dans le sol et nous en sommes à l'aise par rapport à cette réserve hydrique». Il estime ainsi qu'il n'y a pas lieu du tout de s'inquiéter. Selon lui, on ne peut s'inquiéter qu'en fonction des données pluviométriques du mois de janvier. Or poursuit-il, le mois de janvier s'annonce très bien et la situation est prometteuse puisque l'Office national de météorologie (ONM) prévoit des averses pour ce mois de janvier et même de la neige à plus de 2000 mètres d'altitude. «Si janvier sera un mois assez pluvieux, nous aurons des réserves jusqu'au mois de mars», dit-il. Quant aux températures, le directeur de développement agricole pour les zones arides et semi-arides souligne qu'elles restent dans les minima et donc «acceptables». En novembre dernier, l'Algérie a enregistré des chutes de pluie, de neige et même des inondations et des routes coupées. Toujours est-il, ces averses restent insuffisantes puisque les agriculteurs préfèrent une pluviométrie modérée mais étalée sur une longue période. Pour rappel, l'année dernière a connu une situation presque similaire. La pluie n'est finalement arrivée qu'en début février pour se poursuivre jusqu'en début juin. Une pluviométrie, certes, tardive mais qui a toutefois sauvé la situation. La production agricole a été ainsi abondante. R. N.