«Nous sommes proches d'un accord avec Alain Portes. Nous sommes en négociations sur les modalités de son contrat», annonce le président de la FAHB à la radio nationale, Habib Labane, qui bouclera en avril prochain la troisième année de son mandat olympique. En berne depuis la CAN du Gabon, disputée en janvier de l'année dernière, durant laquelle elle a occupée la 6e place, l'une des pires performances de la sélection en compétition continentale, l'EN poursuit sa traversée de désert entamée depuis le sacre africain d'Alger, au début de l'an 2014. Sans véritable commandement, la vitrine de la petite balle algérienne a végété et continue de l'être au grand dam de ses fans mais aussi des autorités publiques qui s'interrogent sur les raisons de cette longue phase de disette. En effet, jamais le handball algérien n'a connu une aussi longue période d'hivernation à l'échelle internationale. Moribonde de la Coupe du monde de Qatar, l'Algérie a manqué les deux derniers rendez-vous planétaires (France-2017 puis Allemagne-Danemark-2019 entamé vendredi passé) mais aussi lors des Olympiades d'été de Rio de Janeiro, en 2016. Lors des JM de Tarragone, en juin dernier, la fédération a mis en place à la hâte une sélection concoctée par Sofiane Hiouani, qui avait dirigé l'EN à la CAN du Gabon, qui terminera le tournoi méditerranéen dans une «remarquable» 7e position. Depuis, rien. Comme c'est le cas depuis voilà une décennie, la FAHB ne «réagit» qu'à quelques mois d'un rendez-vous officiel. Aussi bien pour l'EN A que pour le reste des catégories obligées de s'engager dans des compétitions d'envergure mondiale sans grande préparation. Faute de vision et de visibilité certainement. Jusqu'au jour où la fédération se réveille pour annoncer l'arrivée possible (puisque les négociations avec le français Alain Portes sont en cours et rien ne dit qu'elles soient couronnées de succès) d'un nouveau sélectionneur de renommée mondiale comme l'était l'engagement mouvementé du serbe Saed Hasanafendic, recruté en septembre après avoir paraphé son contrat à Tunis, en marge d'un tournoi international auquel les Verts ont été conviés, avant de reprendre le chemin de son pays natal à l'issue de ladite manifestation pour «raisons personnelles». L'ancien driver de la Serbie et de la Tunisie ayant surtout mal apprécié les «bobards» véhiculés à partir d'Alger portant sur son état de santé a préféré rompre illico presto le contrat avec la FAHB. Difficile de croire à ces histoires à dormir debout quand on sait qu'actuellement, le technicien serbe de 70 ans active au profit d'un club allemand opérant en deuxième division (ThSV Eisenbach)… Quelles missions et avec quel effectif ? Ancien sélectionneur de la Tunisie (2009-2013) et de l'équipe de France féminine (2013-2016), Alain Portes occupait la saison dernière le poste d'entraîneur du club du GBDH (Grand Besançon Doubs Handball, France) où il était arrivé pendant l'été 2017. Une expérience écourtée dès avril 2018 dès lors qu'Alain Portes annonçait son départ «pour raisons personnelles» (il ne pouvait plus, semble-t-il, vivre loin de sa famille établie dans l'Hérault) à la fin du dernier exercice. En fait, l'alibi géographique n'en était qu'un prétexte, Alain Portes savait qu'il ne pouvait réussir son pari avec un groupe qu'il n'a pas lui-même composé et que, par ailleurs, il ne pouvait recruter un «joker» (moyens du club obligent) pour éviter la dégringolade. Un maintien finalement pas assuré puisque le club bisontin fut relégué en National 1 (3e palier). Un échec, en somme, pour un entraîneur qui avait signé un contrat de 3 ans dans l'objectif d'atteindre la ProLigue puis la StarLigue. A 57 ans, l'ancien «bronzé» des JO de Barcelone espérait connaître de nouvelles sensations dans le haut niveau. C'est ce qui expliquerait ses intentions de revenir sur un parquet qu'il ne connaissait que trop bien. A la fin de l'année écoulée, il est annoncé par les médias français comme nouvel entraîneur de la formation qatarie d'Al-Duhaïl, et ce, jusqu'à la fin de cette saison. Une formation qatarie qui vient de se séparer de son entraîneur espagnol, Fernando Barbeito, veut remporter le titre continental à l'occasion de la Coupe d'Asie des clubs prévus en mars prochain à Koweït City mais aussi reprendre son leadership localement (El-Wakra est l'actuel leader) dans un championnat qui prendra fin en févier. Une mission ponctuelle, donc, qui ne devrait pas constituer un obstacle devant les négociations menées par la FAHB auprès du manager de Portes. Sauf que ce dernier qui aura certainement la mission de qualifier les Algériens aux JO de 2020, en passant obligatoirement par une halte tunisienne (CAN-2020) ô combien délicate, devra se baser sur une nouvelle composante. Celle constituée par les Berkous (30 ans), Berriah (30), Riad Chehbour (33), Bousmal (33), Benmenni (32 ans) ne pourra plus «sévir» plus longtemps, il faudrait probablement compter sur de nouveaux cadres à l'exemple de Hichem Daoud (27), Abdelkader Rahim (28 ans) et Hamoud Ayatollah Khomeiny (28) pour accompagner la nouvelle vague de handballeurs de talents emmenés par Mustapha Hadj-Sadok (20 ans), Khelifa Ghedbane (22) et Walid Djebrouni (24). Une nouvelle génération que le coach français aura à façonner pendant les mois qui nous séparent du 24e rendez-vous continental prévu l'année prochaine en Tunisie (15 au 25 janvier 2020). Moins d'une année, donc, le français Alain Portes ne sera réellement libre qu'à partir du mois d'avril prochain, pour remettre le puzzle à sa place, en espérant que Portes s'adapte facilement à sa probable nouvelle vie algéroise, avant de s'attaquer aux monstres sacrés de la petite balle africaine que sont la Tunisie et l'Egypte auxquelles il faudrait, désormais, ajouter l'Angola, sélection qui nous a barré la route de France-2017 puis d'Allemagne-Danemark-2019 et qui est en train de faire sensation lors du Mondial de cette année (victoire face au champion d'Asie, le Qatar). M. B.