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Présidentielle : devoir de clarification pour le palais
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 01 - 2019

Il était attendu pour le mercredi 16 janvier le coup de starter annonciateur d'une certaine fatalité politique que l'opinion publique ne redoutait déjà plus après toutes les années de désillusion qu'elle connut sous ce régime. Or, le signal convenu, qui devait officialiser l'ouverture d'une cinquième campagne présidentielle, n'a pas eu lieu. Une étrange contrariété semblable à celle des scrutateurs du ciel en quête d'un trait de lune qui mettrait alors fin au jeûne du Ramadhan. Même les constitutionnalistes de tous les bords politiques ne s'aventurèrent pas à expliciter ce retard ou, peut-être, ce faux rendez-vous sciemment orchestré par le palais, craignant d'être à nouveau démentis. Hormis ces hypothèses, l'on suppose que ce retard ne serait dû qu'à certaines hésitations difficilement surmontables : celles à mettre sur le compte du syndrome de l'indécision. En effet, l'on peut aisément imaginer que l'entourage présidentiel est lui-même en panne de scénarios plausibles pour mettre en scène un calendrier électoral différent de la surréaliste campagne ayant prévalu en 2014. Et même si ce vrai-faux rendez-vous est vite réfuté par le ministre de l'Intérieur, arguant qu'«aucune date n'est arrêtée», cela ne constitue guère la bonne explication. Bien au contraire, ce genre de cafouillage pourrait plutôt signifier que même les grands clercs sont susceptibles de désaccords sur l'essentiel. Alors que tout semblait accréditer la thèse d'une quatrième reconduction, après la première investiture en 1999, certaines réserves apparurent au fur et à mesure que la légitimité du pouvoir se raccourcissait temporellement. Et si la multitude de soutiens au profit du régime a pu être possible en 2014, c'est qu'après la défection des institutions de l'Etat hostiles à toute interprétation de la notion de «vacance» provisoire à la présidence, il fut alors aisé d'organiser un scrutin présidentiel d'une étrangeté rarement rencontrée dans un vote. Entre-temps, le bail de 2014 touchant à sa fin et avec lui l'argument de stabilité, dont on avait fait la vertu cardinale du régime, il ne reste par conséquent qu'à mettre en exergue le bilan de 20 années pour en faire le cheval de bataille de la prochaine opération de conditionnement de l'opinion. C'est dire que l'on s'achemine vers une seconde fiction après celle de 2014 avec de surcroît un acteur principal un peu plus fatigué qu'il ne l'était cinq années auparavant. A juste titre, un confrère notait avec sérieux que l'état du pays et la santé du Président allaient de pair et qu'il n'y a pas lieu d'esquiver une réalité tout en instruisant des procès d'intention chaque fois que le sujet est clairement abordé. Pour peu que l'on admette que la capacité du Président à exercer ses charges est au cœur de l'inquiétude populaire, comment est-il encore possible de continuer à entretenir un faux secret et pour quelle raison a-t-on virtualisé une présidence en lui prêtant, souvent hors du contrôle du vrai chef de l'Etat, des démarches et des décisions ? Car, si la raison d'Etat existe en tant que clause indiscutable du secret qui va avec, celle-ci doit de facto céder la place au devoir de vérité et la publicité des faits lorsque l'intérêt public est menacé. En effet, dès qu'il s'agit de la personne physique du chef de l'Etat, la frontière entre l'espace privé et la vie publique se révèle extrêmement floue. S'agissant de la gouvernance d'un pays, comment peut-on étalonner le fonctionnement de la plus haute institution de l'Etat sur les difficultés de santé du personnage exerçant ce magistère sans craindre que d'immenses dommages soient la conséquence d'une telle vacance ?
A présent, il est difficile voire inopérant de reprendre les mêmes mots d'ordre de ce quatrième mandat capté grâce à une somme d'affabulations qui mirent en avant le qualificatif de Président «convalescent». Ses rares apparitions illustrent désormais le contraire en le montrant dans une grande fatigue. Et c'est cette vérité de l'image, même lorsqu'elle est modifiée pour donner une apparence trompeuse, qui a permis à certains intervenants d'engager un marchandage politique d'un autre genre. Ici et là l'on plaida alors pour une «transition», même si celle-ci était conduite par le régime en place. En lui-même ce vocable qui suppose s'inspirer d'une démarche consensuelle n'est en vérité que l'euphémisme pour exiger le départ de l'indéboulonnable locataire du palais, même si cela doit passer par l'octroi d'un sursis à la fin de ce mandat.
En clair, le mythe de l'homme providentiel dont l'Etat ne peut se passer apparaît de moins en moins justifiable même pour ses plus fervents admirateurs. Le brillantissime tribun qui savait convaincre comme le ferait un arracheur de dents n'est plus en mesure d'occuper la scène et de faire croire aux badauds qu'un matin politique nouveau peut se lever grâce à lui et à lui seul. Bien loin de tout procès à propos du long magistère qu'il exerça jusque-là, le pays est à son tour en droit de se poser en censeur des dirigeants ayant fait «leur temps» comme il se dit singulièrement. Encore faut-il que le président de la République soit encore capable de tenir compte du véritable sentiment de ses concitoyens et ne fasse plus cas des sirènes de la courtisanerie. Alors, en bonne conscience, il se décidera à partir en retraite, devenant grâce à ce sens de la mesure l'homme de la transition pacifique après avoir été le Président algérien ayant conservé le plus longtemps le pouvoir. A moins qu'il persiste à n'appréhender l'Algérie qu'en tant que «présidence au lieu d'être perçue en termes d'Etat», comme le lui reprochait le défunt Abdelhamid Mehri en 2008 à la suite du viol de la Constitution lui ayant permis de postuler à un 3e mandat.
B. H.


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