Pas moins de 21 millions de doses de vaccin contre la peste des petits ruminants seront réceptionnées, a déclaré Kaddour Hachemi Karim, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, à l'occasion d'une rencontre organisée pour faire le point sur les épidémies qui touchent le bétail. De telles quantités sont justifiées par le caractère très expansif de la maladie. Il y eut d'abord la fièvre aphteuse, qui faisait déjà des dégâts en Tunisie et au Maroc, et qui avait touché les bovins algériens il y a quelques mois de cela. Cette maladie peut également toucher les ovins, ce qui ne tarda pas à arriver. Mais cette épidémie, dont nous disposions d'1,5 million de doses déjà distribuées, est liée à la peste des petits ruminants qui, lorsqu'ils sont trop jeunes, peuvent en mourir. L'épidémie s'est déclarée d'abord à Tébessa en octobre dernier, avant de se propager dans 19 autres wilayas. Sur les 3 300 têtes décédées, une majorité écrasante ont moins de 3 mois, la faiblesse de leur corps infecté ne supportant pas les températures extrêmes. Il a fallu envoyer des échantillons aux laboratoires internationaux pour diagnostiquer l'épidémie jusque-là inconnue chez nous, et dont la FAO et l'Union européenne se sont fixé l'objectif d'éradiquer d'ici 2030. Les retours ont confirmé la peste des petits ruminants, qui est aussi présente dans les pays voisins. Le gouvernement, quant à lui, a pris toutes les mesures nécessaires pour cantonner la maladie en attendant la réception des vaccins destinés au cas algérien. 3 500 vétérinaires sont mobilisés pour cette opération qui arrive à l'étape de la vaccination. Les accords avec le fournisseur des vaccins contre la peste des petits ruminants seront bientôt passés, ils permettront l'arrivée des doses avant la fin du mois, selon les déclarations de Kamel Chadi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs, 2 millions de doses de vaccin contre la fièvre aphteuse pour bovins, correspondant à 4 millions chez les ovins seront distribuées très prochainement afin d'endiguer l'épidémie. La campagne de pré-vaccination étant presque arrivée à terme : abattage sous contrôle des bêtes infectées, incinération des cadavres, désinfection des étables, équipements et machines, fermeture des marchés aux bêtes pour empêcher la contamination, ou encore l'interdiction du transport des bêtes interwilayas, exception faite pour les emmener aux abattoirs industriels, mais la bête doit être munie d'un certificat médical confirmant son état de santé, et des inspecteurs vétérinaires doivent contrôler l'état de la bête avant et après l'abattage. La campagne de vaccination s'entame avec un peu moins de panique chez les éleveurs. Ces derniers ont d'abord cédé à la panique et la peur, avant d'être vite rassurés par la présence des autorités qui ont mis en place des comités opérationnels au niveau de chaque wilaya, ainsi qu'au niveau du ministère. C'est du moins la perception du président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azzaoui. A l'instar de M. Kaddour, il rassure sur la disponibilité des viandes rouges sur le marché national, qui, selon lui, pourrait s'autosuffire (l'Algérie possède 28 millions de têtes d'ovins), si ce n'était l'action néfaste et désorganisatrice des intermédiaires sur le marché. Nedjma Merabet