Alors que le FFS est le premier parti à tourner le dos à la prochaine élection présidentielle dans l'attente que le RCD et le FJD en fassent de même la semaine prochaine, le MSP adopte la position opposée en annonçant sa participation avec son président. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Si pour le doyen des partis de l'opposition, sa décision coulait de source puisque s'inscrivant en droite ligne de sa littérature qu'il a de tout temps développée, pour le mouvement islamiste, par contre, il s'agit, en fait, d'un revirement que Abderezzak Makri a commencé à opérer depuis quelques mois, prenant ses distances vis-à-vis de l'opposition qu'il a rejointe à la faveur de son divorce avec l'ancienne Alliance présidentielle en 2012. Une décision de participation du MSP et la candidature de son président qui ne faisaient pas l'ombre d'un doute, le suspense entretenu autour n'était motivé que par le souci de conférer à l'option un semblant de formalisme démocratique. Pour preuve, la participation au rendez-vous du 18 avril prochain et la candidature de Makri au nom du mouvement ont été entérinées à l'unanimité des membres du conseil consultatif national du mouvement au beau milieu de la nuit de vendredi à samedi. Un conclave où l'on a enregistré une pléthore d'interventions, plus d'une centaine, avant que tout ce beau monde n'adopte, au final, une même démarche qui ne faisait pas l'ombre d'un doute. Pour Makri, qui intervenait lors de cette session du conseil consultatif national du MSP, cette participation à la prochaine élection présidentielle était principalement motivée par le souci de contrecarrer des velléités en haut lieu de «neutraliser le mouvement à l'occasion de ce scrutin, estimant que l'avenir de l'Algérie était «inconcevable» sans le mouvement qu'il préside. Revenant sur ses conciliabules avec le frère-conseiller du président de la République qui avaient fait couler beaucoup d'encre et de salive, Makri a justifié sa démarche par sa volonté de mettre à profit la crise sans précédent du régime en raison de la maladie prolongée du président de la République, pour changer le rapport de force en son sein. Car, a-t-il ajouté, sa démarche portant report de l'élection présidentielle partait du souci d'organiser la fin d'une étape pour faire face au désir de prolongement du régime à travers un cinquième mandat. Une option à laquelle, par ailleurs, le président du MSP a réitéré sa «conviction qu'elle ne sera pas». De son côté, le FFS a adopté le principe d'un boycott massif et pacifique de la prochaine élection présidentielle. Pour les membres du conseil national du doyen des partis de l'opposition, réunis avant-hier, les «conditions d'une élection démocratique, libre, honnête et transparente, à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel, ne sont pas réunies». Suffisant pour décider que le parti ne présentera pas de candidat et ne soutiendra aucun candidat dont la participation «ne servirait qu'à donner une façade faussement démocratique à un scrutin fermé d'avance au profit du candidat du régime». Et d'appeler la population - qui sait déjà que son vote ne comptera pour rien dans les résultats du scrutin et que les résultats officiels ne refléteront en rien le niveau réel de participation - «à boycotter activement, massivement et pacifiquement un scrutin qui ne viserait qu'à pérenniser un régime autoritaire et liberticide». Mais ce boycott prévisible de l'échéance du 18 avril prochain ne signifie pas, pour autant, la résignation, bien au contraire, les instances du parti ont été instruites de poursuivre et d'intensifier leur campagne de mobilisation en direction des Algériens et des Algériennes et des forces vives de la nation pour imposer au régime une alternative démocratique et sociale qui mettra fin au système actuel antidémocratique et anti-social sans perspective de sortie de crise. Pas que cela puisque le conseil national a, après le constat de la faillite du régime sur le plan politique, économique, et social, adopté un appel à la mobilisation de la population, longtemps humiliée et exclue, pour le boycott du scrutin, et à sa vigilance pour faire barrage aux desseins politiques inavoués du régime. M. K.