Entre ceux qui ont décidé de présenter des candidats et ceux qui ont opté pour le boycott, il semble que la ligne de l'union est bousculée. Après toutes les initiatives et les appels pour présenter un candidat unique de l'opposition à l'élection présidentielle du 18 avril prochain, les partis de cette dernière vont se présenter finalement en rangs dispersés. Entre ceux qui ont décidé de présenter des candidats et ceux qui ont opté pour le boycott, il semble que la ligne de l'union est bousculée. Le MSP a décidé de présenter son propre candidat. Idem pour Talaie El Hourriyet. Le RCD et le parti d'Abdellah Djaballah vont trancher début février. Le FFS a décidé de boycotter alors que le PT attend la tenue d'une réunion de son côté central pour faire connaître sa position. Ainsi, « les alliés» de Zéralda ont fini par adopter des positions qui s'éloignent les unes des autres, en prenant leurs décisions sans aucune concertation préalable entre eux. Le MSP a appelé d'abord à un candidat consensuel de l'opposition, puis à un candidat consensuel de tous les partis y compris du pouvoir, accompagné par un appel au report de l'élection et à une période transition. Finalement, le parti islamiste a décidé de présenter son propre candidat qui n'est autre que son président, Abderrazak Makri. La décision a été prise par le conseil consultatif du parti qui s'est réuni ce week-end, et Bouguerra Soltani, ancien président du MSP, qui a fait part de son intention de présenter sa candidature, s'est finalement désisté. Le parti Talaie El Hourriyet a décidé de présenter son président Ali Benflis. Ce dernier a déjà participé à deux élections présidentielles et s'apprête à aborder celle du 18 avril. Réuni hier, le bureau politique du parti a évoqué la perspective d'une candidature de l'ancien chef du gouvernement. «La question de l'opportunité d'une participation du parti Talaie El Hourriyet à l'élection présidentielle du 18 avril 2019 sera tranchée, démocratiquement, par le Comité central lors d'une prochaine session», a précisé le bureau politique de Talaie El Hourriyet dans un communiqué rendu public hier. Pour la formation de Benflis, la convocation du corps électoral «ne diminue en rien la densité du brouillard qui enveloppe le champ politique national, où l'affrontement entre des cercles du pouvoir politique dans la perspective de la prochaine élection présidentielle fait courir au pays des risques de dérapage et l'expose à des menaces à sa stabilité et à sa sécurité nationale». «Le pouvoir politique en place se trouve, dès lors, devant une lourde responsabilité historique, celle de donner la parole au peuple souverain pour qu'il puisse, enfin, s'exprimer librement, en garantissant la régularité du processus électoral à toutes ses phases», a estimé Talaie El Hourryiet. Le plus vieux parti de l'opposition a, quant à lui, décidé de boycotter activement le scrutin du 18 avril. La décision est prise par le conseil national du parti qui considère que les conditions d'une élection démocratique, libre, honnête et transparente, à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel, ne sont pas réunies. De ce fait, le FFS ne présentera pas de candidat et ne soutiendra aucun candidat dont la participation ne servirait qu'à donner une façade faussement démocratique à un scrutin fermé d'avance au profit du candidat du régime, affirme le FFS dans un communiqué. Le parti a appelé la population à boycotter activement, massivement et pacifiquement le scrutin. Pour sa part, le PT qui n'a pas encore tranché sa position a brandi la possibilité de non participation par la voix de sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, qui a exprimé sa volonté de ne pas se présenter à l'élection présidentielle du 18 avril prochain. «Personnellement, je vois qu'on ne doit pas participer cette fois-ci. Une position que je présenterai et que je défendrai lors de la prochaine réunion du comité central dont je respecterai et j'appliquerai la décision au nom du centralisme démocratique», a-t-elle indiqué, avant-hier, à l'ouverture d'une réunion du bureau politique de son parti. Ainsi divisée, l'opposition aura de moindres chances d'aboutir au changement voulu. D'autres acteurs ont décidé tout simplement de soutenir la candidature du général à la retraite Ali Ghediri.