Le nageur vedette chinois Sun Yang a vivement dénoncé hier via son avocat un article du quotidien britannique Sunday Times qui évoque une potentielle suspension à vie du nageur accusé d'avoir saboté un contrôle antidopage dans des circonstances rocambolesques. Selon le Sunday Times, le champion aux trois titres olympiques et sept couronnes mondiales, déjà suspendu trois mois en 2014 pour dopage, se serait violemment disputé avec des inspecteurs venus prélever son sang et son urine le 4 septembre dernier. Sun Yang, 27 ans, aurait contesté la conformité du contrôle car les trois agents de la société suédoise IDTM chargée du contrôle antidopage mené hors compétition, ne lui auraient pas présenté les autorisations nécessaires. Le nageur et ses gardes de sécurité auraient ensuite détruit avec un marteau la fiole contenant le sang du champion, affirme le Sunday Times, qui cite un rapport de la Fédération internationale de natation (Fina). Après une audience, cette dernière a décidé le 3 janvier de ne pas poursuivre le nageur, a cependant affirmé l'avocat de Sun, Me Zhang Qihuai. Mais l'Agence mondiale antidopage (AMA) pourrait faire appel, une procédure pouvant potentiellement déboucher sur sa «suspension à vie», selon le journal britannique. Les sportifs reconnus coupables de dopage encourent en effet une telle sanction en cas de récidive.
Information «fabriquée» «Dans leur rapport d'inspection, les agents ont fait un faux compte-rendu des faits, et ont sciemment fabriqué l'information selon laquelle Sun Yang aurait enfreint le Code mondial antidopage», a fermement réagi dans un communiqué Me Zhang. Il a confirmé le fait que le champion ne reconnaissait pas l'autorité des employés venus effectuer le contrôle en septembre dernier. Mais il n'a évoqué ni dispute, ni marteau, ni destruction de fiole. Par ailleurs, la Fina avait selon lui indiqué dans sa décision du 3 janvier que le compte-rendu de l'audience effectuée par la fédération devait rester «strictement confidentiel». «Le Sunday Times et des personnes ayant des arrière-pensées ont choisi en toute malveillance de rapporter maintenant cet incident. Mal intentionnés, ils ont gravement enfreint le droit de Sun Yang à la vie privée, ainsi que sa réputation», a souligné son avocat. «Sun Yang se réserve le droit de demander des comptes (en justice) au Sunday Times, ainsi qu'à tout autre média ou individu qui rapporterait ou propagerait cette affaire», a-t-il ajouté.
«Il pisse violet» «Les inspecteurs de IDTM chargés du contrôle antidopage n'ayant été en mesure de fournir ni documents d'identité valides de contrôleurs ni certificat de pratique infirmière, ils ont enfreint les règles antidopage de la Fina et les normes internationales en la matière», a-t-elle indiqué. Le comité antidopage de la Fina a donc jugé que le contrôle était «invalide» et que Sun Yang n'avait «pas enfreint les règles antidopage», assure la fédération chinoise, qui assure avoir une «tolérance zéro» à l'égard du dopage. L'un des sportifs les plus respectés en Chine, le nageur a remporté l'or olympique à trois reprises: à Londres-2012 (400 m et 1 500 m nage libre) et à Rio-2016 (200 m nage libre). Le fait qu'il ait eu le droit de concourir aux JO-2016, contrairement à d'autres athlètes suspendus pour dopage auparavant, comme les Russes, avait déclenché la colère d'autres nageurs. «Je n'ai pas de respect pour les dopés», avait ainsi lâché l'Australien Mark Horton, médaillé d'or du 400 m libre, à propos de Sun Yang. «Sun Yang, il pisse violet !», s'était emporté le nageur français Camille Lacourt, après la victoire du Chinois sur 200 m libre.