Finalement, la peste caprine tant redoutée par les responsables des services agricoles de la wilaya et les éleveurs, est bel et bien présente dans la wilaya. Hier et d'après l'inspectrice vétérinaire de la wilaya, Mme Nora Oulbsir, trois foyers de peste caprine, deux dans la commune de Sour-El-Ghozlane et un troisième dans la commune d'Oued El Berdi, ont été confirmés, après les résultats positifs des échantillons envoyés au laboratoire de Draâ-Ben-Khedda, avec une vingtaine de décès, alors qu'un quatrième foyer enregistré dans la commune de Dirah attend toujours les résultats des analyses. D'après notre interlocutrice, d'autres cas de mortalité sont déclarés par des éleveurs au niveau d'une dizaine de communes comme Aomar, Kadiria, Dirah, Oued El Berdi, Taguedit, Aïn Hdjar, Hadjra Zerga, etc., avec au total 111 ovins et 16 caprins. Cependant, dans ce total et hormis la vingtaine de cas officiellement prouvés par les analyses, pour les autres cas, des échantillons sont prélevés auprès de chaque éleveur, avec quatre à cinq têtes prises au hasard dans le troupeau et les tubes envoyés pour analyses. « Et ce ne sera qu'en fonction de ces analyses que les possibilités d'indemnisation seront décidées » tient-elle à préciser. Cela étant, l'inspectrice vétérinaire qui rappelle avoir donné l'alerte le jour même où des cas confirmés ont été signalés dans la wilaya de M'sila au mois de décembre dernier, surtout pour les communes limitrophes situées au sud au niveau des daïras de Sour-El-Ghozlane et Bordj-Okhriss et dans lesquelles rappelle-t-elle encore, « les éleveurs pratiquent la transhumance avec, surtout des pâturages communs entre les wilayas de Bouira et M'sila ; d'où la facilité de contamination des sujets ». Outre ces réalités sociologiques, l'inspectrice vétérinaire rappelle également les déplacements des animaux les jours des marchés aux bestiaux. A ce sujet d'ailleurs et pour le cas de la wilaya de Bouira, le wali Limani Mustapha a anticipé les choses en signant un arrêté de prolongation des délais de fermeture des marchés aux bestiaux de la wilaya avec interdiction de tout mouvement des animaux dans et hors wilaya. En sus de toutes ces mesures, l'inspectrice vétérinaire dira que des caravanes de sensibilisation, ont été organisées pour rappeler aux éleveurs les règles d'hygiène à observer au niveau des étables pour éviter l'extermination de leur cheptel. «Des règles qui se sont avérées efficaces pour le moment », dira-t-elle, puisque « actuellement, la maladie de la peste caprine emporte surtout les petits ruminants — agneaux et chevreaux —, alors que les ruminants adultes, — moutons, brebis, chèvres et chevreuils, ceux-ci arrivent à s'en sortir ; ce qui laisse supposer , en attendant l'arrivage des vaccins prévu pour les jours à venir, que la nature du virus de la peste caprine qui frappe actuellement le pays, est moins sévère que prévu et que, pour peu que l'éleveur adopte des règles d'hygiène rigoureuses, son cheptel pourra être sauvé». Au niveau de la wilaya de Bouira, le cheptel ovin est évalué à quelque 250 000 têtes alors que pour le caprin, celui-ci est évalué à quelque 15 000 têtes. Y. Y.