Le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, est décédé, hier, tôt le matin, à Alger, à l'âge de 76 ans. Il succombait à une longue maladie qu'il soignait en France, avant son rapatriement, samedi dernier. Le défunt avait été inhumé, hier, dans la journée, au cimetière de Ben Aknoun à Alger en présence d'une nombreuse foule, dont de hauts responsables et des personnalités nationales de divers horizons. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cinquième personnage de l'Etat, dans l'ordre protocolaire, après le président de la République, les présidents respectifs du Sénat et de l'Assemblée populaire nationale et le Premier ministre, le président du Conseil constitutionnel est un poste-clé dans la structure institutionnelle, depuis sa création à la faveur de la révision constitutionnelle de 1989. Un poste qui confère à son titulaire la lourde responsabilité de veiller à la conformité de toutes les décisions et de tous les textes de loi à la Constitution, mais également à contrôler, en amont et en aval, toutes les opérations électorales, des locales aux présidentielles, en passant par les législatives et les sénatoriales. Le défunt Mourad Medelci devait, d'ailleurs, entamer la prise en charge du processus complexe de l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Très proche de Abdelaziz Bouteflika, Medelci avait été nommé à ce poste de président du Conseil constitutionnel en septembre 2013. Bouteflika, qui rentrait d'une longue hospitalisation au Val-de-Grâce à Paris, entamant, en cet automne 2013, le processus de son quatrième mandat, nommant tous ses proches à des postes-clés pour «fermer» la présidentielle d'avril 2014. Il faut dire que le défunt Medelci était l'un des rares hauts responsables à avoir accompagné Bouteflika, sans interruption, depuis 1999. Un fidèle serviteur, sobre et qui cumulait une très longue et riche carrière, tant dans le monde politique qu'économique. Né à Tlemcen, en 1943, le défunt est, d'abord, issu du monde de l'économie. Détenteur d'une licence en sciences économiques qu'il obtint à l'Université d'Alger, en 1966, Medelci a eu à diriger plusieurs groupes économiques sous Boumediène avant d'être nommé, sous Chadli, à la tête de la grande société nationale du tabac et des allumettes, la SNTA. Un tremplin qui le propulsera, ensuite, vers des responsabilités supérieures, au niveau du gouvernement. Il commencera par un poste de secrétaire général du ministère du Commerce, en 1988. Puis nommé pour la première fois ministre du Commerce dans le gouvernement Merbah entre 1988 et 1989. En 1991, il revient dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali où il occupera le poste de ministre délégué au Budget. S'ensuivra une petite traversée du désert après l'interruption du processus électoral avant que le défunt ne revienne aux affaires, avec l'arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier le nommera, ainsi, dans son premier gouvernement au poste de ministre du Commerce qu'il occupera de décembre 1999 à 2001. A partir de 2001, Medelci gravira un autre palier en héritant de portefeuilles de souveraineté. D'abord comme ministre des Finances entre 2001 et 2002. Entre 2002 et 2005, il quitte le gouvernement mais pour un poste meilleur : celui de conseiller (proche) de Abdelaziz Bouteflika. Entre 2005 et 2007, il reprendra le ministère des Finances puis, à partir de 2007, il prendra la tête de la diplomatie algérienne. Après six ans comme ministre des Affaires étrangères, Médelci sera donc nommé au poste prestigieux de président du Conseil constitutionnel en septembre 2013. Un poste auquel, plus que tout autre, Bouteflika ne nomme, depuis vingt ans, que des proches intimes, comme Mohamed Béjaoui et Boualem Bessaïeh, Tayeb Belaïz… K. A.