Depuis quelques semaines, le dossier de l'investissement revient régulièrement dans les réunions de l'Exécutif de la wilaya de Boumerdès. Trois réunions, la dernière s'est déroulée jeudi 25 janvier, lui sont consacrées. Pour des raisons qu'on ignore, la presse a été tenue à l'écart de ces rencontres qui se sont déroulées en présence des investisseurs. Le plus important dossier qu'ont eu à examiner les membres de l'Exécutif en présence des bénéficiaires de lots de terrain industriels, concerne la nouvelle zone industrielle (Z. I.) de Larbaatache (163 hectares) dans la daïra de Khemis El Khechna (à 27 km de la capitale). Selon le DMI de Boumerdès (Directeur des mines et de l'industrie), Nadjib Achouri, sur les 168 lots de terrains industriels précédemment attribués, 159 ont été confirmés. Selon le DMI, les attributaires qui n'ont pas encore lancé les actions pour concrétiser leurs investissements – ils sont au nombre de 9 — se sont vus retirer la concession. Le premier bilan fait état de 15 investisseurs qui ont acquis leurs permis de construire. En la matière, il est utile de signaler que l'administration fait des efforts pour aider les investisseurs à dépasser l'écueil de la bureaucratie relatif à l'obtention du permis de construire. Une fois que tous les projets proposés entreront en activité de production, les autorités pensent pouvoir mettre sur le marché de l'emploi 12 000 postes de travail directs. L'agroalimentaire, les accessoires autos, la métallurgie, la pharmaceutique, le plastique, le matériel électrique, textile et cuir et divers services seront les filières industrielles qui seront implantées dans la ZI de Larbaatache. Les responsables veulent ériger une zone industrielle intégrée qui offre divers services ( banques, télécommunications, transports,…) aux unités de production. S'agissant de la viabilisation de cette zone, les travaux sont en cours et seront réceptionnés en totalité début 2020, assure Achouri. Un énorme potentiel industriel mal géré depuis des décennies L'examen de l'état des lieux en matière d'investissements ne s'arrête pas uniquement à la zone industrielle de Larbaatache. 19 communes de la wilaya de Boumerdès ont des zones d'activités et de développement (ZAD) — le DMI parle de 944 lots attribués — pour 217 hectares. Certaines ZAD sont en situation d'abandon. Des lots attribués, certains à la fin des années 1980, sont vides ou devenus des dépotoirs à ordures. Un grand nombre de lots a fait l'objet de spéculation et de vente illégale. Depuis quelques années, l'administration fait des enquêtes et dresse des bilans, mais jusqu'à présent, rien de concret ne ressort de ces examens. Il semblerait, toutefois, qu'on ait décidé à agir. L'administration veut passer aux actes pour récupérer les terrains abandonnés. Le DMI a fait part de l'examen du foncier industriel du premier lot de trois communes de l'ouest de la wilaya (Larbaatache, Khemis El Khechna et Ouled Moussa). Après étude de la situation, la décision est prise d'annuler dans ces communes 21 concessions et de mettre en demeure certains investisseurs qui tergiversent. En fait, dans ce dossier de gestion du foncier industriel de la wilaya de Boumerdès, qu'est devenue la Gestibo (un organisme chargé de la gestion des zones industrielles) de la wilaya ? Pour rappel, la Gestibo a été créée à la suite du transfert des actifs de l'Egzib (entreprise de gestion de la zone industrielle de Boumerdès) à la wilaya d'Alger après le rattachement de zones industrielles de Rouiba et Reghaïa à la capitale. Evite-t-on de déterrer un dossier puant ? Présentement, l'offre du foncier industriel de la wilaya de Boumerdès est renforcée par les 16 lots de terrains totalisant 20 540 m2 de la zone d'activités (Zemmouri) consacrés exclusivement aux activités de l'industrie de la pêche et l'aquaculture. Malheureusement, les travaux de viabilisation enregistrent un grand retard. Ce qui n'est pas fait pour plaire aux investisseurs qui paient les frais de concession sans pour autant entamer la construction de leurs projets industriels. Mais incontestablement, c'est le tourisme qui offre d'énormes perspectives d'investissement le long des 100 km du littoral de la wilaya de Boumerdès. C'est aussi le dossier qui suscite le plus de controverses et de commentaires acerbes. Et pour cause, le commun des mortels ne comprend pas pourquoi on laisse à l'abandon et aux constructions illicites plus de 4 500 hectares dans une dizaine de ZET (zone d'extension touristique) alors que tout le monde ne parle du tourisme que comme filière de substitution aux hydrocarbures? Un proverbe de chez nous dit «Dieu donne du blé à ceux qui n'ont pas de dents». Abachi L.