Après l'achèvement des trois plans de formation régionaux de lutte antiacridienne, un nouveau plan de formation régionale (PRFIV) pour la période 2019-2022 devra être élaboré et validé par les pays membres de la commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) lors de l'atelier régional organisé par la CLCPRO qui se tient depuis hier à Oran, et ce, jusqu'au 7 février 2019. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - La rencontre qui a lieu à l'hôtel Phœnix, a regroupé les directeurs des structures nationales de lutte antiacridienne des dix pays membres de la CLCPRO à savoir l'Algérie, le Burkina Faso, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie, à l'exception de la Libye qui n'a pas pu être représentée. Pour le représentant du ministère de l'Agriculture M. Fillali Rabah, directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques(DPVCT), cet atelier dédié à l'élaboration du plan de formation régionale IV pour la période 2019-2022 «est une grande opportunité pour les responsables de la lutte antiacridienne pour présenter un état d'avancement de la situation et une évaluation des activités de formation réalisées dans le cadre de la lutte antiacridienne et en même temps inscrire de nouveaux programmes de formation nationale et régionale qui s'adapteront avec les besoins du terrain». L'intervenant a rappelé que l'Algérie fait face, à l'instar des autre pays de la région, à une menace en permanence par ce fléau acridien et, de ce fait, fait face, dit-il, à un double problème. «Faire face aux criquets se développant dans les zones sahariennes qui recèlent un patrimoine agricole important, en mobilisant les moyens nécessaires pour la prospection et l'intervention rapide. Surveiller nos frontières pour éviter l'infiltration des groupes et d'essaims de criquets au cas d'une forte activité acridienne au niveau de nos pays voisins». Le représentant du ministère indique qu'étant donné l'impact de ce fléau sur l'économie, l'Algérie s'est engagée résolument à l'adoption de la lutte antiacridienne et à œuvrer sans relâche et mettre en place tous les moyens nécessaires et la mise en place de structures. «Ajoutez à cela, le laboratoire d'acridologie de Tamanrasset implanté dans une zone grégarigène dans le but de prendre en charge la recherche et la formation» ajoute-t-il. Prenant la parole, M. Mohamed-Amine Hamouni secrétaire exécutif de la CLCPRO, a souligné le fait que pour assurer une lutte préventive efficace, l'ensemble des pays de la région se sont engagés à créer des unités autonomes de lutte antiacridienne, ceci dit-il, par une surveillance quasi permanente des foyers de criquets. «Second mécanisme mis en place l'année passée, il consiste en la mise en place d'une force d'intervention régionale basée en Mauritanie et au Tchad qui agissent par des véhicules équipés qui interviennent rapidement et viennent en appui aux pays qui attestent que leurs moyens sont dépassés». Des mécanismes extrêmement importants en terme d'innovation technologique sont utilisés, précise-t-il. En rappelant qu'ils en sont déjà au deuxième essai à savoir celui de l'utilisation des drones en prospection. «Les premiers tests ont été faits en Mauritanie et l'on a adapté les drones à la lutte antiacridienne.» Il fait savoir que la semaine passée, son équipe était à Oman avec la CLCPRO afin de réaliser le second test pour voir, dit-il, «comment la société a amélioré davantage les drones pour répondre à nos besoins ? Nous espérons faire le troisième essai en Algérie d'ici le mois d'octobre si les conditions s'y prêtent». Les conditions concernent la végétation et la présence du criquet afin de voir la précision du drone. Mais si les conditions ne s'y prêtent pas en Algérie et qu'elles le sont au niveau d'un autre pays de la région, dans ce cas-là, le test sera là où le drone pourra montrer son efficacité et apporter ainsi les précisions attendues. Pour le docteur Bensaâd Hamid, directeur régional adjoint de l'Institut de la protection des végétaux, la stratégie en Algérie consiste, rappelle-t-il, en une lutte préventive et de faire face aux premières concentrations du criquet avant qu'il y est regroupement et formation d'essaim. «L'aspect savoir-faire, dont la formation qui est d'ailleurs l'objet de notre rencontre d'aujourd'hui, c'est d'avoir ce plan de formation sur 4 ans. Définir les besoins, évaluer et mettre les moyens nécessaires pour former des prospecteurs, des experts, et ceux qui se chargeront des prévisions». Il indiquera qu'actuellement, l'on dispose dans toute la région occidentale, à savoir les dix pays membres du CLCPRO, d'une base de données et d'un système d'information géographique qui permet de faire le suivi du criquet sur terrain en temps réel et avoir une information disponible et faire une rétrospective vers un retour de l'expérience par rapport à ce qui a été fait. A. B.