Comme en Alg�rie, �la lutte anticorruption sert surtout aux r�glements de compte entre clans dans l�administration�. Alors que la lutte anticorruption est devenue une priorit� absolue du pr�sident russe, Dmitri Medvedev, l��poque est aux r�v�lations. Valery Morozov, un homme d�affaires, s�est fendu au d�but du mois de juin d�une s�rie d�interviews o� il raconte avoir vers� des pots-de-vin exorbitants � un haut fonctionnaire du Kremlin (si�ge de la pr�sidence de Russie). Ce patron d�une entreprise russe de b�timent a expliqu� � des journaux, et sur le site Internet de sa soci�t�, qu�il a � faire depuis longtemps � la Direction des affaires de la pr�sidence (DAP). Apr�s avoir remport� le pr�-contrat pour la reconstruction d�un sanatorium, qui sera r�serv� � la d�l�gation officielle russe lors des jeux Olympiques de 2014, Morozov a �t� convoqu� par le chef-adjoint de la Direction g�n�rale des grands travaux de l�intendance du Kremlin : ce dernier exigeait 12% du montant du contrat, soit 4,7 millions d�euros, pour que la soci�t� conserve le chantier. Alors que Morozov s��tait acquitt� de la totalit� des dessous-de-table, la DAP a, en 2009, �cart� sa soci�t� du projet. Le patron s�est alors adress� � la police, qui, ayant mont� une op�ration pour surprendre le haut fonctionnaire ind�licat la main dans le sac, n�a finalement pas jug� utile d�intervenir le moment venu. Morozov a �galement sollicit� le pr�sident Medvedev. �La lutte anticorruption se r�sume � des punitions d�monstratives de petits et moyens fonctionnaires� Seulement voil�, l�entrepreneur n�est pas parti en croisade contre un homme, mais contre tout un syst�me. La sph�re de la construction, en Russie, est profond�ment corrompue. �Ce sont les r�gles du jeu, explique Nikola� Petrov, expert au centre Carnegie de Moscou. M�me si Morozov obtient gain de cause, il ne changera pas le syst�me. Au mieux, il en retirera une satisfaction morale. Mais il ne pourra plus jamais travailler dans ce domaine, avec ces gens.� La corruption g�n�ralis�e, � tous les niveaux et dans toutes les sph�res, est un fl�au de la Russie contemporaine (143e sur 179 dans la �liste de l�indice de perception de la corruption� de Transparency International). �C�est l�un des probl�mes les plus aigus de notre soci�t�, ne cesse de r�p�ter le pr�sident Russe Medvedev. Depuis 2008, un conseil de la lutte contre la corruption l�gif�re activement. Il y a quelques semaines � peine, le pr�sident a d�fini une feuille de route de la politique anticorruption � long terme. Mais le politologue Nikola� Petrov reste sceptique : �Pour l�instant, la lutte anticorruption se r�sume � des punitions d�monstratives de petits et moyens fonctionnaires, et sert surtout aux r�glements de compte entre clans dans l�administration.�