Le président russe Dmitri Medvedev effectuera, à partir de ce mercredi, une visite officielle en Algérie au cours de laquelle le volet économique aura la priorité des discussions entre les deux chefs d'Etat. Un communiqué du Kremlin publié vendredi précise que cette «visite aura lieu à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika». Des sources diplomatiques russes à Alger avaient indiqué, il y a quelques jours que près de 120 hommes d'affaires feront partie de la délégation présidentielle russe qui fera le déplacement d'Alger. Selon l'ambassadeur russe à Alger, les hommes d'affaires et les milieux économiques russes sont «prêts à investir et travailler en Algérie en vertu des lois économiques du pays, notamment les différentes lois de finances complémentaires». Déjà, on parle de la présence à Alger des représentants des fleurons du complexe industriel russe, mais aussi des milieux financiers et commerciaux russes, qui veulent investir en Algérie. La visite du président de Russie à Alger, la première pour Medvedev, devrait confirmer que Moscou aspire à revenir en force sur le marché algérien, notamment dans les domaines de l'industrie lourde, les transports ou les équipements militaires. «Il est temps que les entreprises (russes) jouent un plus grand rôle dans le confortement des relations entre les deux pays», a estimé l'ambassadeur d'Algérie à Moscou, Smail Chergui, lors de la préparation de cette visite avec la partie russe. Il a appelé les milieux d'affaires et industriels russes «à entrer en force sur le marché algérien» par le canal des chambres commerciales algéro-russe et arabo-russe. La visite à Alger du président russe, qui intervient presque deux années après celle de Bouteflika à Moscou en 2008, est de nature à relancer autant la coopération politique qu'économique entre les deux pays. Partenaire privilégié de Moscou dans le domaine de l'armement, l'Algérie aspire pourtant à diversifier ses relations économiques avec le géant russe, qui lui, lorgne du côté du secteur énergétique pour ses investissements et ses échanges avec Alger. Dans le domaine de l'énergie, il y a ainsi d'énormes potentialités de coopération entre Alger et Moscou, qui à eux deux alimentent à plus de 60 % le marché européen en gaz naturel. Outre les discussions, fatalement, sur le volet des achats de matériel militaire, il y aura peut-être un autre dossier qui devrait s'inviter dans les discussions entre les hommes d'affaires russes et les officiels algériens. Selon certaines informations, le dossier de la cession de la filiale algérienne d'Orascom Télécoms Holding (OTA), pourrait être abordé lors de cette visite. Selon l'agence Reuters, l'opérateur de téléphonie mobile russe Vimpelcom et Naguib Sawiris, patron d'OTH, seraient sur le point de dévoiler un accord à l'occasion de la visite de Dmitri Medvedev à Alger. Un communiqué de presse relatif à cet accord pourrait être publié dès lundi, ajoute la même source. La première visite en Algérie de Dmitri Medvedev devrait, par ailleurs, se concrétiser par la signature de plusieurs accords économiques, à un moment où les deux pays veulent relancer leur coopération politique, à l'ombre de la signature en 2001 d'un accord de partenariat stratégique entre les deux Etats.