Cinquante mille étudiants algériens et étrangers sont encore sous le choc de l'assassinat d'un des leurs de nationalité zimbabwéenne victime d'une lâche agression mortelle. L'université Badji-Mokhtar est déstabilisée par cet acte sans pareil depuis l'indépendance du pays en 1962. La commune de Sidi Amar, site d'implantation de ce milieu de sciences et de savoir livrée à elle-même avec, outre la population estudiantine, plus de 85.000 habitants et une fréquentation quotidienne et assidue de 5.000 salariés du complexe sidérurgique El Hadjar à quelques centaines de mètres, il n'en fallait pas plus pour imposer au wali Tewfik Mezhoud une inspection méticuleuse. C'est ce qu'il a fait en convoquant les membres du Conseil exécutif de wilaya et en invitant les représentants de différents titres de la presse. Il avait pris la précaution de ne pas divulguer le nom de la commune à inspecter. En fait, il s'agissait de Sidi Amar où les anomalies de gestion constatées dépassent l'entendement. A commencer par l'absence constante des élus de leur poste respectif de travail. Y compris le jour de la visite que le P/APC avait boudée et qu'il avait tenté de justifier par une maladie. «Ils ne sont jamais présents pour écouter et prendre en charge les problèmes des habitants. Y compris les derniers jours où les habitants étaient livrés à eux-mêmes face aux inondations » a affirmé une mère de famille. Elle a été approuvée par plusieurs autres. Les autres préoccupations où se mêlent logement, assainissement, terrain agricole, emploi, scolarité, commerce, pratique sportive et bien d'autres activités ont été soulevées. Toutes laissent apparaître l'image d'une anarchie dans la prise en charge des besoins des 85.000 administrés de cette commune. Que ce soit au siège de l'administration communale où en termes de voies urbaines de circulations routières, urbanisme, foncier, logement social, assainissement, éclairage public et bien d'autres, la situation a atteint son paroxysme. A chaque étape de la visite, le wali devait tenir le rôle de pompier pour calmer l'impatience des uns et rassurer les mères et pères de famille ainsi que par des jeunes affirmant avoir été victimes d'une injustice. Il s'agissait beaucoup plus de l'expression d'un désarroi généralisé que le wali devait atténuer. Il faut dire que les qualificatifs employés sont peu dire face à la situation d'abandon totale qui caractérise l'entretien des immeubles, caves et bâtiments, l'assainissement et bien d'autres aspects en relation avec le quotidien des habitants. Cette situation a été dénoncée à chaque étape de la visite. Elle est vécue depuis des années. Malgré les budgets conséquents dont est dotée la commune, il n'y a pas eu de changement. Par son approche des problèmes et son sens de l'écoute des doléances des uns et des autres, le wali a réduit à tant soit peu la tendance à la violence de certains citoyens. Ces derniers étaient à l'écoute des expressions employées par certains malintentionnés quant à : «la commune de Sidi Amar transformée en un terrain fertile aux mouvances identitaires ». Ces deux dernières années, cette ville est l'épicentre d'une culture extrémiste grandissante. Ce pourquoi, le wali a pris des mesures applicables immédiatement. Il a ordonné au chef de daïra de veiller à ce que le problème des 11 ha de terre occupés des années soit régularisé et de procéder à l'étude des demandes de logement datant de 5 ans et plus. Par ailleurs, pour une prise en charge efficace de l'assainissement des sites urbains, le wali a ordonné à l'EPIC « Annaba ville propre» de veiller au règlement des factures de 12 et 7 milliards de cts établies dans le cadre d'opérations lancées en ce sens. «Pour une bonne prise en charge du développement local dans tous les secteurs, chacun de nous doit se sacrifier. Il est nécessaire de travailler pour le bien de leurs administrés. S'ils ne sont pas en mesure de le faire, qu'ils cèdent leur place» a affirmé le wali. Au nouveau marché couvert et à la piscine deux établissements non inaugurés bien qu'ils aient été achevés, le wali s'est longuement attardé à discuter avec les citoyens. A chaque fois, il s'inquiétait de leurs conditions de vie. C'est certainement au siège du commissariat de l'arrondissement de police où il s'est longuement attardé. Et pour cause, l'assassinat il y a quelques jours, d'un étudiant zimbabwéen dans cette commune a failli mettre le feu aux poudres. Il a fallu tout le doigté du wali de Annaba pour amener les étudiants à mettre un terme à leur projet de marche dans l'ensemble des universités algériennes Selon des sources fiables, ils étaient déjà plusieurs centaines à s'être inscrits pour effectuer la procession. Elle a été annulée après la visite à Annaba des diplomates zimbabwéens et algériens, leur rencontre avec le wali Tewfik Mezhoud ainsi que les représentants des étudiants africains et le recteur de l'université Badji Mokhtar Ammar Hayahem.