Le président du parti TAJ, Amar Ghoul, a convié, hier mardi, ses homologue d'une quinzaine de formations politiques, comme le PRA, El Islah ou le FND, qui soutiennent la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, à une réunion de travail, «une réunion de coordination», en vue de se lancer dans l'opération de collecte des signatures et de préparer la campagne électorale. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A l'évidence, l'association de ces modestes partis à la campagne par le TAJ est plus symbolique qu'autre chose, les partis en question étant de diverses obédiences (islamistes, nationalistes ou de gauche). «Il s'agit d'une rencontre de coordination entre partis soutenant le Président. C'est également une rencontre qui intervient naturellement, à la suite du message-programme de Son Excellence le président de la République de dimanche dernier», affirmera Amar Ghoul, lors d'une conférence de presse en marge de cette rencontre. L'ancien ministre, dont le parti est membre de la coalition présidentielle et faisant partie, également, de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika que dirige Abdelmalek Sellal, ne manquera pas cette occasion pour commenter longuement un sujet qui lui est si cher : «La conférence nationale du consensus.» Pour rappel, c'était lui qui, le premier, annonçait, à la surprise générale, cette «proposition», le 4 décembre 2018. Il est évident qu'il savait de quoi il parlait puisque, en sa qualité de président d'un parti de la coalition présidentielle, il prenait part aux rencontres secrètes de Zeralda. Cette conférence devait, initialement, intervenir avant la présidentielle, dans l'objectif de la contourner justement ! L'initiative de Ghoul était inspirée par le cercle présidentiel, en parallèle à celle, presque identique, du parti islamiste le MSP de Abderrezak Makri que le même cercle présidentiel avait, en effet, convaincu de la nécessité de reporter la présidentielle. Un report qui devait être justifié par la tenue d'une conférence nationale «pour le consensus» qui devait, à son tour, déboucher sur une révision de la Constitution en plus de certaines réformes politiques. Ghoul insistait à chaque fois pour que «la conférence nationale soit mise sous la tutelle de la présidence de la République». Dimanche dernier, c'est Bouteflika en personne qui l'annonçait, cette fois directement et de manière officielle, faisant de cette conférence, le thème central de son programme pour son cinquième mandat. «Nous ne pouvons qu'être satisfaits après que le Président eut annoncé la tenue d'une conférence nationale du consensus. Une conférence inclusive, ouverte à toutes les sensibilités. Non seulement à l'ensemble des partis, mais à l'ensemble des composantes de la société civile, les syndicats, les organisations patronales, etc.», commentera Amar Ghoul qui, toutefois, tenait à avertir : «Cette conférence ne sera pas pour autant une séance de négociations, du donnant-donnant, mais un espace de dialogue et de concertation pour trouver des solutions aux problèmes et relever les défis qui interpellent l'Algérie.» Il est clair, ici, qu'il fait allusion à son ancien parti, le MSP qui a, bien sûr, une conception tout à fait différente de cette «conférence». Mais quoi qu'il en soit, Ghoul se félicite d'abord de ce que «le Président ait fixé même un échéancier pour cette conférence. Il n'a pas évoqué la conférence, seulement, mais il s'est engagé à l'organiser dès la première année de son nouveau mandat». Aussi s'est-il dit convaincu que «cette conférence traitera de tous les sujets, tant politiques, économiques, sociaux, (…) et débouchera sur de profondes réformes. Il y aura certainement, par exemple, beaucoup de changements qui seront apportés à la loi électorale et, aussi, certainement et logiquement, des amendements constitutionnels». Ce thème sera, par ailleurs, dominant lors de la campagne du candidat Bouteflika. K. A.