Le président du parti TAJ, Amar Ghoul, est l'un des premiers chefs de partis de la coalition présidentielle et membre de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika à réagir aux grandes manifestations de vendredi dernier, contre le cinquième mandat. «Nous saluons, à TAJ, le caractère pacifique de ces manifestations, tout comme l'attitude et le professionnalisme des services de sécurité». Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Amar Ghoul s'exprimait, ainsi, à l'occasion de l'installation, hier samedi au siège de son parti à Dély Ibrahim, de «la haute instance d'études et de prospective» crée par le TAJ. «Vendredi dernier, il y a eu des manifestations et des marches de jeunes, de citoyens. De prime abord, nous tenons à saluer, à TAJ le caractère pacifique de ces manifestations, tout comme l'attitude et le professionnalisme des services de sécurité ainsi, enfin, que le professionnalisme des médias nationaux dans le traitement de cet événement». Comme c'est déjà «décrété» par les médias proches du pouvoir, Amar Ghoul estimera que les manifestants de vendredi dernier «exprimaient de légitimes revendications de réformes politiques profondes dans le pays» ! Et rappellera, à ce propos, que «d'ailleurs, notre parti, TAJ était le premier parti à avoir évoqué ces profondes réformes, le 4 décembre dernier, et d'en avoir également longuement parlé à l'occasion du congrès du 15 décembre. Cela, à travers la conférence nationale du consensus dont nous avons proposé la tenue, avant ou après l'élection présidentielle». Une conférence nationale qui, aussi, «est d'ailleurs contenue comme proposition dans le message programme de son excellence le président Abdelaziz Bouteflika». De même, ajoutera-t-il encore, «TAJ a toujours réservé une place de choix pour les jeunes, tant au sein de ses structures que sur les listes électorales. Aujourd'hui, par exemple, le plus jeune parlementaire en Algérie est un député de Sétif, militant de TAJ». Naturellement, Amar Ghoul évitera soigneusement de parler de la revendication centrale des manifestations, à savoir la contestation d'un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. «Nous avons pris acte des revendications. En tant que responsables, il faut lire ces revendications de manière responsable», dira Ghoul et préconisera «le dialogue et la concertation dans tous les domaines. Nous avons toujours privilégié le dialogue chaque fois qu'il était question de mouvements sociaux (…) les manifestations de vendredi dernier comportent des revendications d'ordre politique, social et économique qu'il y a lieu de prendre en considération». Cela, avant de nuancer. «Nous devons, tous, éviter les surenchères et les provocations. D'un côté comme de l'autre. Il ne s'agit nullement, dans tous les cas, de négociations, du donnant-donnant car, au final, il faut laisser le libre choix pour l'urne. Si nous aspirons à bâtir un Etat fort, avec des institutions fortes, il faut toujours que le dernier mot revienne au seul verdict des urnes». Entendre : la candidature de Bouteflika ne doit, en aucune manière, être remise en cause… K. A.