La mobilisation citoyenne contre le 5e mandat de Bouteflika ne cesse de prendre de l'ampleur à travers la wilaya de Béjaïa. Hier, le député Khaled Tazaghart, élu sur la liste du FFS au Parlement durant le premier mandat de 2012 avant de claquer la porte du plus vieux parti de l'opposition algérien pour se faire réélire en 2017 sous l'étiquette du Front de l'Avenir qu'il quittera également après quelques mois, vient d'annoncer sa démission de l'APN. «Je démissionne de l'APN, mon camp est dans la société, dans son avenir», écrit le désormais ex-parlementaire dans un post publié dans la nuit de dimanche sur sa page Facebook. Khaled Tazaghart vient ainsi ouvrir la voie à ses pairs dont certains envisageraient déjà de démissionner en signe de refus de caution d'un cinquième mandat et se ranger du côté du peuple. Dans la matinée d'hier, le maire FLN de la commune d'Amizour, à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux, annonce aussi ouvertement se ranger dans le «camp du peuple». «Aujourd'hui, nous, élus FLN d'Amizour, déclarons que l'Algérie, unie et stable, est une ligne rouge ; nous sommes aux côtés de notre population et nous disons non au 5e mandat», a-t-il déclaré. Il faut signaler également que les étudiants de l'Université Abderrahmane-Mira et les lycéens de Béjaïa ont réinvesti la rue hier à travers une grandiose marche pour réitérer l'exigence du changement du système et leur opposition au cinquième mandat de Bouteflika. Les étudiants ont manifesté à l'intérieur de l'enceinte du campus universitaire d'Aboudaou alors que les lycéens ont sillonné la principale artère de la ville de Béjaïa en reprenant à tue-tête des slogans fustigeant le pouvoir. «Sytème dégage», «Non au 5e mandat», «Ulac smah ulac», «Pouvoir assassin», ont été autant de slogans scandés par l'imposante foule de manifestants. Dans une parfaite organisation, la marche s'est déroulée dans le calme. A. Kersani