Des personnalités politiques et représentants de partis politiques, réunis hier au siège du Front pour la justice et le développement (FJD), ont appelé à la déclaration de la vacance du pouvoir et au report des élections. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ali Benflis, Abdelaziz Rahabi, Ahmed Benbitour, Abderrezak Makri (Mouvement de la société pour la paix), Abdelkader Bengrina (mouvement El-Binaa) Ahmed Dan, cadre dirigeant de ce parti, des représentants du Parti des travailleurs (PT), présents en qualité d'observateurs, et d'autres acteurs politiques se sont donc retrouvés une nouvelle fois hier au siège du FJD. Contrairement aux réunions précédentes, et notamment celle ayant précédé la marche du vendredi 22 février, la rencontre a débouché sur une série de décisions et de résolutions liées à la situation en cours. Cette fois, les présents ont fait part de leur rejet en bloc du cinquième mandat et mettent en garde le pouvoir contre toute entreprise porteuse de danger et pouvant déboucher sur une plus grande instabilité. Les dirigeants, soutiennent ces derniers, sont mis face à des responsabilités historiques, et il leur appartient d'agir avec toute la sagesse voulue. Le retrait des candidatures à la présidentielle a été salué de façon unanime et un appel a été adressé aux «restants» pour en faire de même, compte tenu du caractère fermé de ces élections. Dimanche, jour de dépôt des dossiers de candidature auprès du Conseil consultatif, Ali Benflis (président de Talaioue El Hourriet) avait officiellement annoncé qu'il ne se présenterait pas. «Ma place est auprès du peuple», avait-il alors déclaré. Une journée plus tôt, le conseil consultatif du MSP avait, lui aussi, annoncé le retrait de la candidature de Abderrezak Makri à l'issue d'une réunion houleuse. Samedi, toujours, le conseil national du PT (Parti des travailleurs) a, de son côté, informé l'opinion qu'il ne présentera aucun candidat à cette élection. Après avoir procédé au dépôt de son dossier, Abdelaziz Belaïd, président du Front El-Moustakbal, a fait connaître hier son intention de se retirer à son tour en cas de maintien de la candidature de Abdelaziz Bouteflika. L'opposition, à laquelle n'assistaient toutefois pas le RCD et le FFS, engagés dans l'option du boycott, a également réagi au message du président de la République lu par Zaâlane lors du dépôt du dossier de candidature de Bouteflika. Ils évoquent une lettre «imputée au président de la République» et la récusent «dans son fond et dans sa forme car n'étant qu'une manœuvre destinée à faire perdurer le système et faire échouer le mouvement populaire, ses objectifs et ses sacrifices». Dans ce contexte, un appel au maintien de la mobilisation citoyenne dans son caractère pacifique a été lancé tout en soulignant la nécessité de la prise en charge des revendications du peuple de manière politique par les partis politiques. L'opposition appelle enfin à la déclaration de la vacance du pouvoir par la mise en application de l'article 102 de la Constitution et ainsi procéder au report des élections. Le conclave se poursuivait toujours hier en début de soirée. A. C.