Les avocats ont répondu massivement, jeudi, dans plusieurs wilayas du pays, à l'appel du Conseil de l'ordre des avocats, pour marcher contre le cinquième mandat. A Alger, des centaines d'avocats ont réussi à marcher jusqu'au siège du Conseil constitutionnel. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les avocats l'ont fait et ont réussi à marcher à Alger. Vêtus de leurs robes noires et hissant des drapeaux et des banderoles contre le cinquième mandat, des centaines d'avocats ont réussi à atteindre le siège du Conseil constitutionnel. Scandant «Djazaïr horra démocratia, djoumhouria machi mamlaka, c'est une république, ce n'est pas un royaume, système dégage…» ou encore «la défense est la voix du peuple, la défense veut le respect des libertés», et chantant des chants patriotiques, les avocats, qui ont pris le siège du ministère de l'Energie et des Mines comme point de départ, ont commencé à marcher vers le siège du Conseil constitutionnel aux environs de 10h. La circulation automobile fut d'ailleurs fortement perturbée ce jeudi au val d'Hydra et Ben Aknoun. Un important dispositif de sécurité a été placé tout autour de la route menant au Conseil. Pourtant, les robes noires ont réussi à franchir le mur de policiers et envahir le boulevard menant au Conseil constitutionnel devant les applaudissements de citoyens, qui les encourageaient. Les avocats ont réussi à avancer et marcher jusqu'au siège du Conseil constitutionnel où ils ont voulu remettre une lettre au président du Conseil constitutionnel. Maître Sellini, président de l'Ordre des avocats d'Alger, a été autorisé à accéder. Pourtant, il ne sera pas reçu pat Tayeb Belaïz. Dans un entretien accordé hier au site électronique Actu fil, Abdelmadjid Sellini a expliqué que, dans leur lettre, les avocats demandent l'application de l'article 102 de la Constitution. «Nous lui demandons de constater que le Président est dans l'incapacité de se présenter aux élections dans la mesure où son état de santé ne lui permet pas d'exercer. Nous l'appelons également à appliquer toutes les lois organiques dont la loi électorale pour que ses décisions soient conformes à la Constitution», a déclaré le bâtonnier. Maître Bouchachi a déclaré : «Nous avons marché pour dire non au cinquième mandat et non aux élections de mascarade. Pour nous, sortir et marcher c'était pour dénoncer ces élections et cette mascarade.» Selon maître Bouchachi, les avocats étaient dans leur rôle de défenseurs des droits et des libertés. «Les avocats sont dans leur rôle de militer pour un Etat de droit car il ne peut pas y avoir un Etat de droit sans démocratie et sans séparation des pouvoirs. En plus de ça, il est du devoir aussi des avocats de s'aligner avec le peuple algérien qui ne demande qu'à aller vers une vraie démocratie et en allant vers une vraie démocratie, il ne peut pas y avoir des élections organisées par le gouvernement qui a toujours fraudé, qui a empêché la volonté des Algériens d'exister et d'être représentés dans des institutions, j'espère que le pouvoir va être attentif et qu'il a compris le message et qu'il va répondre positivement», a encore déclaré maître Bouchachi. La protestation des avocats se poursuit. Puisque l'Union nationale des barreaux d'Algérie a également appelé au boycott de toutes les audiences au niveau de toutes les juridictions du pays à partir du 11 mars prochain et pour quatre jours. Des rassemblements de protestation seront en outre organisés devant les tribunaux et les cours au niveau national. S. A.