A Sétif, des milliers de manifestants se sont rassemblés au centre-ville de la capitale, devant le siège de la Wilaya, pour ce troisième vendredi de protestation nationale contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat. Le grand boulevard de l'ALN, où se trouve le centre commercial Park Mall, était noir de monde. Toutes les rues et ruelles qui mènent à la Wilaya étaient occupées par les manifestants qui scandaient des slogans hostiles à la candidature du Président Bouteflika et au pouvoir actuel. Coïncidant avec la date du 8 mars, fête de la Femme, des centaines de femmes drapées des drapeaux algériens ont pris part à cette imposante manifestation pour dire, elles aussi, non au 5e mandat et au système qu'incarne Bouteflika. «Pouvoir assassin», «Le peuple veut la chute du régime», «Non au 5e mandat !», «On ne va pas s'arrêter !» Tels étaient une partie des slogans chantés par des milliers de manifestants. La manifestation s'est déroulée dans le calme et la convivialité en présence des familles. Le parti de Amar Ghoul se fissure Rien ne va plus au sein du parti TAJ. En effet, dans une lettre signée par M. Lamri Ahmine, ex-sénateur de Sétif et membre du bureau politique, les militants montent au créneau et le font savoir. Ces derniers regrettent le contenu de la déclaration lue par les porte-parole du parti TAJ qui, selon eux, devait être l'occasion de renouer les liens avec le peuple et de consolider les relations entre le parti et les citoyens, mais elle était venue expliquer le contenu de la lettre du président de la République «comme si les cadres et militants de TAJ ainsi que l'opinion publique sont des gens incultes et qu'on devrait à chaque fois les aider à comprendre», peut-on lire dans la lettre. Cette dernière appelle également tous les militants et cadres du parti honnêtes et conscients de la lourde responsabilité envers le peuple et envers l'Histoire de se tenir au côté du peuple et de ne pas trahir sa confiance car TAJ est le parti du peuple par excellence. Selon le document, les militants regrettent les dernières sorties du premier congrès du parti ainsi que les travaux du conseil national qui s'est tenu en date du 2 février 2019 et qui ont complètement changé le parti de national et d'unificateur en un parti privé appartenant à un groupe restreint qui se sont accaparés les rênes et les clés du parti. «Les militants et cadres de TAJ restent mobilisés et faire en sorte de rectifier sa ligne directive sans toutefois présenter de démissions», conclut la déclaration. Imed Sellami