Ces jeunes réaffirmaient leur volonté de manifester pacifiquement. «Silmia ! Silmia» est le slogan repris par des milliers d'étudiants face aux policiers qui essayaient de les contenir à l'intérieur des universités. D'une seule voix, des milliers d'étudiants ont scandé, hier, à travers les universités du pays, leur refus de la candidature du président candidat, Abdelaziz Bouteflika, de briguer un 5e mandat. Dans un moment crucial (la fin du délai de dépôt des dossiers de candidature au sein du Conseil constitutionnel), les étudiants ont décidé de marcher depuis leur université jusqu'au Conseil constitutionnel afin d'empêcher le président candidat de déposer son dossier de candidature. Plusieurs centaines de policiers ont été appelés en renfort pour assurer la sécurité aux alentours du Conseil constitutionnel. Armés de canons à eau et de grenades lacrymogènes, les policiers ont été forcés d'utiliser les gros moyens pour barrer la route aux milliers d'étudiants. Dès les premières heures de la matinée, les étudiants ont tenu des sit-in à l'intérieur de leurs établissements universitaires, pour crier haut et fort leur refus de la candidature de Bouteflika. Ces jeunes réaffirmaient leur volonté de manifester pacifiquement. «Silmia ! Silmia» est le slogan repris par des milliers d'étudiants face aux policiers qui essayaient de les contenir à l'intérieur des universités. «Nous sommes conscients de notre mouvement. Nous sommes là pour réaffirmer notre position», souligne un jeune étudiant croisé aux portes de l'université de droit, à Saïd Hamdine. Bloqués aux portes de leur établissement, des centaines d'étudiants voulaient sortir dans la rue, mais sans succès. Face à eux, se trouvait un mur de policiers. A l'université de droit de Ben Aknoun, des centaines d'étudiants se sont rassemblés à côté de la faculté, portant des placards et scandant des slogans contre la candidature du président sortant. A Alger-Centre, plusieurs centaines d'étudiants s'étaient rassemblés au sein de l'université Youcef Benkhedda. A Dely Brahim, les étudiants scandaient des slogans invitant Bouteflika à ne pas se présenter. A l'université de Bab Ezzouar, plusieurs centaines d'étudiants étaient aussi en protestation pour exprimer leur rejet de la candidature de Bouteflika. Les étudiants de la faculté de médecine ont organisé un rassemblement au sein de l'université, réclamant un changement politique. Les policiers ont mis des chaînes et des cadenas aux portails des universités d'Alger. En fin d'après-midi, des renforts de police étaient dépêchés en masse pour repousser la foule qui s'était rassemblée à la place Audin. Scandant des slogans hostiles au pouvoir, les étudiants ont continué de manifester et la foule ne faisait que grandir. Sur les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, ce mouvement pacifique a été constaté au niveau de plusieurs autres wilayas, à l'instar de Constantine, Bordj Bou Arréridj, Sétif… Par ailleurs, cette journée (hier, ndlr) est cruciale pour l'Algérie, car c'est le dernier délai du dépôt des candidatures. Avant minuit, tous les candidats doivent déposer leurs dossiers au sein du Conseil constitutionnel. La décision du président candidat intervient dans un contexte de vives tensions. Des millions d Algériens s'opposent à un nouveau mandat.