Au lendemain de l'intervention du chef de l'Etat qui a décliné sa seconde feuille de route en réponse aux revendications populaires, la rue de Boumerdès a vite réagi. Des lycéens et des jeunes ont organisé des marches de protestation et de rejet à Boumerdès-Ville, Bordj-Menaïel et Laâziv. Les marcheurs ont également dénoncé le prolongement, qu'ils jugent illégal, du mandat présidentiel, pour une période qui n'a pas été définie dans la feuille de route. Pour leur part, les avocats du bâtonnat de Boumerdès ont observé leur second jour de protestation. Ils attendent les décisions de l'Union nationale des barreaux d'Alger pour reprendre leur protestation. Maître Ahmed Benantar, président du barreau de Boumerdès, nous résume les positions du barreau de cette région. «Du point de vue de la Constitution et vu la période cruciale que traverse le pays, ils (les dirigeants du pays, ndlr) n'ont pas le droit de prendre certaines décisions et surtout de prolonger la mandature de Bouteflika. Il y a donc viol de la Constitution. Par ailleurs, le mouvement populaire est descendu dans la rue pour, d'une part, s'opposer au cinquième mandat et, d'autre part, demander le changement du régime et non pas remplacer Hadj Moussa par Moussa Hadj. Ces changements se feront, durant une période de transition, avec des personnes compétentes et totalement indépendantes du régime en place.» En tout cas, les avocats de Boumerdès, qui ont été présents sur le terrain des luttes populaires, attendent les directives de leur Union pour poursuivre ces luttes aux côtés de la population. Abachi L.