La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) invite le président de la République à ne pas prolonger son quatrième mandat qu'elle juge anticonstitutionnel. Louisa Hanoune estime que la présidence de la République doit respecter la voix de la majorité du peuple algérien qui a dit lors de la manifestation du vendredi 15 mars : «Non, c'est non». «Hier (vendredi), des millions d'Algériens ont tenu à répondre dans l'unité la plus large aux décisions du président de la République : Non au 5e mandat, non à la prolongation du 4e mandat, non au changement opéré, partez tous, dehors le FLN, dehors le gouvernement en place», a-t-elle dit lors de la réunion des chefs de bureaux de wilaya du centre, tenue hier, au siège du parti à Alger. De ce fait, elle appelle au retrait des dernières dispositions du président de la République qui traduisent selon elle, un mépris à l'égard de l'intelligence de la majorité du peuple et tournent le dos à ses aspirations et sa volonté. «La présidence de la République doit tant qu'il est temps, annoncer le retrait du président de la République à la fin de son mandat, la démission du gouvernement et la dissolution de l'assemblée», ajoute-t-elle. Quant à la Conférence nationale inclusive, elle la qualifie d'abord de «simple contournement de la souveraineté populaire» avant d'assurer qu'«elle ne saura se proclamer souveraine. Elle n'est pas habilitée à rédiger une constitution démocratique». Le PT propose ainsi aux jeunes, aux étudiants, aux travailleurs, aux chômeurs et autres de créer des comités populaires pour ouvrir un dialogue politique, débattre et rédiger leurs revendications afin d'aller vers la naissance de la 2e République. Réitérant son appel à la présidence de la République pour répondre positivement à l'inspiration de la majorité du peuple qui «veut se libérer d'un système périmé» la Sg du PT met en garde contre «les manœuvres visant à maintenir le système en place par des subterfuges grossiers qui s'apparentent à des provocations». Louisa Hanoune évoque, par ailleurs, les brigades de la police antiémeute qui ont rejoint les manifestations à Béjaïa, à Alger et à Sétif. «C'est le début d'un processus qualificatif, ce qui prouve qu'il s'agit d'un processus révolutionnaire. Depuis l'indépendance, l'unité nationale n'a été autant soudée autour d'un même objectif», dit-elle. Pour elle, la majorité écrasante du peuple se réapproprie le droit de décider du sort du pays et veut sauver l'Etat algérien géré par un pouvoir putréfié avec une minorité de riches qui ont pillé les richesses du pays. «Que cessent alors les louvoiements de ceux qui essayent de sauver le système, le FLN qui est son géniteur ainsi que le régime présidentiel antidémocratique en place», dit-elle encore. R. N.