La majorité des réactions a été dans le sens d'un hommage au peuple, qui s'est exprimé de la manière la plus civilisée, appelant les tenants du pouvoir à entendre sa voix et ses revendications. Totalement indépendantes des structures politiques, les manifestations populaires ayant marqué la journée de vendredi 22 février, revendiquant un changement du régime, ont poussé les états-majors des partis à réagir. Si à la veille de l'appel anonyme, les uns comme les autres se confinaient dans des propos prudents, la marée humaine qu'ont montrée les images depuis plus d'une trentaine de wilayas, n'ont pratiquement laissé indifférent aucun parti politique de l'opposition. La majorité des réactions a été dans le sens d'un hommage au peuple, qui s'est exprimé de la manière la plus civilisée, appelant les tenants du pouvoir à entendre sa voix et ses revendications. Le RCD, rendant un «hommage aux populations qui ont défilé dans le calme pour exprimer leur haine du système de la hogra, de l'opacité et de la corruption», a mis en garde contre «la tentation de l'usage de la violence pour réprimer des contestations pacifiques et légitimes». Dans un communiqué rendu public, le parti de Mohcine Belabbas estime qu'«il est urgent d'ouvrir une issue qui redonne espoir et qui mobilise le pays pour une alternative démocratique et pacifique». De son côté, le FFS, bien que timidement, a dans un communiqué très laconique, salué «la mobilisation pacifique des Algériennes et des Algériens pour le changement du système, l'Etat de droit et l'avènement de la deuxième république». «Le peuple Algérien aujourd'hui, maintenant, est pour le changement du système, et aspire depuis plus d'un demi-siècle au droit à l'autodétermination», a ajouté le plus vieux parti de l'opposition, qui continue ses rencontres et sorties à travers les localités de plusieurs wilayas, pour appeler les citoyens au boycott de la présidentielle du 18 avril. Gare à la répression ! Le MSP d'Abderrezak Makri a, quant à lui, salué «une large expression populaire, à travers laquelle les algériens ont montré leur rejet de l'insensé». À l'issue d'une réunion de son bureau exécutif, le parti islamiste, dont le président est candidat à la candidature, a appelé «ceux qui veulent imposer le cinquième mandat à être rationnels, et à saisir le message du peuple et à ne pas charger l'Algérie plus qu'elle ne peut supporter». Le MSP s'est réjoui du caractère pacifique et du civisme dont ont fait preuve les Algériens qui ont pris part à ces manifestations. Le Parti des travailleurs a estimé, pour sa part, que les Algériens «se sont réappropriés le droit démocratique et constitutionnel de manifester pacifiquement», notamment «à Alger». «Il a été établi que le système périmé et putréfié n'a pas réussi à briser les ressorts de la majorité du peuple, et donc de la nation», a indiqué le parti de Louisa Hanoune, à l'issue d'une réunion du secrétariat de son BP. Il s'agit, pense le PT, d'«un processus politique de recomposition amorçant un tournant politique pour la nation. Comme tout processus, il ne s'arrêtera pas». Le PT impute aux partisans de la «continuité», «la responsabilité devant toute attitude provocatrice allant à l'encontre de l'aspiration profonde au changement qui s'est exprimée dans tout le pays». Enfin, Talaie El Hourriyet, parti D'Ali Benflis, s'est félicité du «caractère pacifique» des protestations qui ont démontré «un haut degré de civisme et de maturité des manifestants». Le parti, qui exprime son «soutien» à ces manifestations, a relevé «l'attitude mesurée des forces de l'ordre» qui ont encadré les manifestants, mais a exprimé ses «inquiétudes» face «aux menaces de recours à la force pour réprimer les manifestations, proférées par des responsables politiques».