De Paris A. Kersani Les Algériens établis dans la région d'île-de-France se sont massivement mobilisés à travers un rassemblement observé hier sur la place de la République dans le 11e arrondissement de Paris le 4e dimanche consécutif avec comme revendication majeure le départ immédiat de Bouteflika ainsi que du système politique corrompu en place dans le pays depuis l'indépendance. En effet, la diaspora algérienne était, une nouvelle fois, à l'instar de ses compatriotes dans le pays, au rendez-vous avec la même détermination de faire entendre sa voix et maintenir la pression pour faire dégager Bouteflika et le système politique voyoucrate qu'il incarne. La place de la République était bondée de monde. Il était pratiquement impossible de bouger. Des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des moins jeunes, en famille, ils sont venus des différents endroits d'île-de-France pour crier leur colère contre la volonté du clan au pouvoir de prolonger le quinquennat Bouteflika. «On voulait des élections sans Boutef, on se retrouve avec Boutef sans élections, quand on dit non au 5e mandat, Bouteflika nous dit on garde le 4e c'est du mépris envers le peuple qui a clairement réclamé le départ de tout le système et Boutef avec», peste un jeune sans papiers installé dans une banlieue parisienne originaire de la vallée de la Soummam. Ce dimanche, ils étaient près de 15 000 personnes, voire plus remplissant toute la place pour déborder sur les trottoirs des avenues menant vers ce lieu de la manifestation . L'ensemble des sensibilités politiques opposées au régime actuel était aussi présent au rassemblement . Dans une ambiance bon enfant, les manifestants, munis de drapeaux algériens et l'emblème amazigh, n'ont pas cessé tout au long de la journée de reprendre des slogans dénonçant le coup de force et la basse manœuvre du clan au pouvoir à maintenir Bouteflika à la tête du pays pour protéger leurs vils intérêts indument acquis sur le dos du peuple. Le ras-le-bol était clairement exprimé par les manifestants à travers des banderoles et autres pancartes arborées lors du regroupement. On pouvait lire, entre autres, «Pour un changement radical du système en place», «On veut une démocratie et non une monarchie», «Ensemble mettons le FLN au musée» «20 ans barakat» «Algérie fédérale » «Pour une autonomie des régions». Les manifestants ont aussi entonné des chants fustigeant le pouvoir et Bouteflika . «Ditou l'blad yassaraqine», «Algérie chouhada», «Makanche laâhda khamsa», «Pouvoir assassin», «fln dégage», «Chaâb la yourid Bouteflika oua Saïd». Vers 18h, la foule commençait à se disperser dans le calme. A. K.