De Paris A. Kersani C'est une nouvelle fois pour le troisième dimanche consécutif, une foule imposante de manifestants qui s'est retrouvée au niveau de la place de la République dans le 11e arrondissement de Paris pour réitérer le soutien au mouvement en cours en Algérie contre un autre mandat de Bouteflika mais aussi contre ce qui est qualifié de système politique corrompu en place dans le pays. A l'instar de nombreuses régions de France, la communauté algérienne établie en Ile de France s'est également massivement mobilisée pour faire entendre sa voix et manifester sa solidarité pour son peuple dans sa révolte contre le régime et un 5e mandat de l'actuel chef de l'Etat, Bouteflika. Le ras-le-bol était visible chez l'ensemble des manifestants . Les slogans fustigeant le pouvoir et le système politique ont commencé à retentir dès le milieu de la journée sur cette place de la République et se sont poursuivis jusqu'à 18 heures soit à la clôture de la manifestation, comme cela est indiqué dans l'autorisation accordée par la préfecture. Le monde continuait d'affluer encore jusqu'à pratiquement 16h dans une ambiance riche en couleurs remplissant l'immense place de la République. Des concerts de klaxons des automobilistes résonnaient en signe de soutien aussi sur les grandes avenues de cette place. Des femmes, des hommes de toutes les tranches d'âges, des militants activistes en France des différentes sensibilités politiques, des citoyens lambdas installés outre-mer symbole de cette Algérie plurielle et démocratique, rêve d'une jeunesse algérienne qui risque sa vie dans des embarcations de la mort pour fuir ce qui est dénoncé comme un pays gangrené par la corruption se sont rassemblés comme un seul homme pour réclamer le départ de Bouteflika et du régime. En effet, dans les mots d'ordre tout comme sur les pancartes, les revendications exprimées par la communauté algérienne de l'Ile de France dépassent le retrait de Bouteflika et le rejet de la présidentielle du 18 avril prochain. On pouvait lire entre autres «pour un changement radical du système en place», «on veut une démocratie et non une monarchie», «ensemble mettons le FLN au musée» «20 ans barakat» etc. La foule imposante n'a pas cessé aussi d'entonner des chants dénonçant le clan au pouvoir . «Ditou l'bled assaraqine», «Algérie chouhada», «makanche ouhda khamsa», «pouvoir assassin», «FLN dégage», «chaâb la yourid Bouteflika oua Saïd» etc. Il convient de signaler qu'une prise de parole a été aussi improvisée durant toute la manifestation même si l'écrasante majorité des manifestants ne prêtait aucune attention aux discours des intervenants en continuant à chanter en chœur des chants contre le système et Bouteflika. «Aujourd'hui, une grève générale est observée dans le pays, jamais depuis l'indépendance, une telle mobilisation pacifique de tout le peuple n'a été observée et qui a donné une véritable leçon de civisme et de maturité politique au monde. Le système est en voie de dégager et nous ne baisserons pas les bras jusqu'à ce qu'il parte avec tous les hommes politiques qui l'incarnent et non seulement Bouteflika», a lancé du haut de la tribune l'un des nombreux intervenants. A. K.