Des citoyens, certains sont des cadres supérieurs de l'Etat, candidats à l'acquisition de logements promotionnels auprès de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi) de Boumerdès sont venus nous voir pour attirer l'attention des autorités sur le calvaire qu'ils vivent. Ils ont payé leurs logements depuis des années mais ils ne sont pas prêts d'en prendre possession. Effectivement, quand un postulant a versé plus de 850 millions de centimes en 2015, pour un logement en construction depuis 1999 et qu'on lui réponde à chaque fois qu'il s'en inquiète «les travaux sont en cours» il est en droit d'être stressé. «Des demandeurs sont décédés sans voir le fruit de leur investissement», nous confie amèrement l'un d'eux, heureusement encore vivant. Sur site, nous avons constaté, mercredi, qu'une poignée d'ouvriers y travaille et qu'il reste beaucoup à faire, les VRD notamment pour rendre cette résidence, qui fait face à la mer, habitable. En feuilletant les documents en relation avec ces habitations, nous avons constaté que l'entreprise en question, issue de la dissolution de l'EPLF (Entreprise de promotion du logement familial) de Boumerdès n'a pas fait signer de contrat d'achat sur plan aux acquéreurs. En la matière, l'entreprise en question outrepasse les obligations que lui assigne le décret exécutif numéro 94/58, obligations reconduites par le décret exécutif numéro 13/431 du 18 décembre 2013. Sur le volet administratif de ce dossier et au regard de la méthode de l'enregistrement des demandes des postulants, de la délivrance des décisions d'affectation des appartements et des paiements, il y a des contradictions qui peuvent se retourner contre les clients de l'Enpi. Et pour cause, sur la décision d'affectation, il est indiqué noir sur blanc que le prix de vente sera arrêté à la livraison des logements alors que sur un autre document – attestation de solde — délivré aux mêmes clients, il est écrit que le client s'est acquitté de ce prix de vente. Pour obliger l'Enpi à concrétiser sa part du contrat (même verbal) et remettre ces logements aux souscripteurs, certains clients ont poursuivi en justice cette entreprise étatique de promotion immobilière. «Nous avons perdu le procès à cause des interférences des parties ayant des intérêts avec cette société», indique-t-on. Des magistrats auraient-ils bénéficié des faveurs de cette entreprise comme le laissent entendre certaines sources ? «Cherchez, posez des questions à qui de droit vous trouverez.» Justement, c'est la première question que nous voulions poser au directeur régional de Boumerdès de l'Enpi. Pour ce faire, nous nous sommes présentés mercredi pour savoir, également, la date de la livraison de ces habitations très convoitées car elles sont idéalement situées. Après avoir poireauté plus d'une heure à l'entrée de cette direction puis dans une salle, nous avons fini par quitter les lieux. Il est clair que ce responsable ne voulait pas parler de ces logements. Abachi L.