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Le temps des «affaires»
ENQUÊTES SUR DES DOSSIERS DE CORRUPTION, DE DETOURNEMENTS, «CHASSE AUX OLIGARQUES»...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 04 - 2019

Les enquêtes déclenchées dans les milieux d'affaires proches de l'ancien Président Bouteflika évoluent très vite, à en croire les informations en cours. La justice demeure, cependant, silencieuse depuis la publication d'un communiqué annonçant l'activation de procédures contre une liste de personnes qu'elle s'est cependant abstenue de publier.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces informations, émanant de sources proches des dossiers, indiquent que cette évolution s'effectue avec une rapidité inattendue et que les enquêtes en question sont menées sous tous leurs aspects. Ceci a eu pour effet d'aggraver la situation du premier «symbole» de «l'oligarchie» frappée de plein fouet, Ali Haddad. Arrêté dans la nuit du 30 au 31 mars dernier alors qu'il tentait de traverser la frontière algéro-tunisienne par le passage d'Oum Tboul, l'ex-président du FCE a été mis sous mandat de dépôt pour possession de documents illégaux, deux passeports en cours de validité et non-déclaration de devises.
Face au juge d'instruction du tribunal de Bir-Mourad-Raïs, le mis en cause s'est étonné de faire l'objet d'une telle accusation car, explique son avocat, «le deuxième passeport algérien qui était en sa possession lui a été délivré par la même daïra qui lui avait fourni son premier document de voyage et que l'autorisation lui avait été accordée par le ministère de l'Intérieur». Il avait fourni une demande d'obtention d'un second passeport en justifiant cela par les fréquents voyages d'affaires qu'il entreprenait. Le magistrat qui l'écoutait alors décide, cependant, de le placer sous mandat de dépôt. Moins d'une semaine après son incarcération à la prison d'El-Harrach (le 3 avril dernier), on apprend que celui-ci fait l'objet d'une nouvelle enquête et que cette dernière concerne, cette fois, son patrimoine immobilier et tous ses avoirs personnels. Ali Haddad pourrait, de ce fait, être entendu, une nouvelle fois, par un juge d'instruction dans les jours à venir. Ce qu'il faut aussi retenir de ce dossier, insistent nos source, est que l'ancien patron du FCE n'était pas frappé d'ISTN au moment où il tentait de se rendre en Tunisie. Après s'être rendu en Espagne, quelques jours plus tôt, il s'est cependant ravisé avant de prendre l'avion pour Marseille et opté pour un parcours qu'il jugeait plus sécurisé (Alger-Tunis-Marseille) en raison d'informations persistantes faisant état de l'établissement d'une liste de personnes frappées d'ISTN (interdiction de sortie du territoire national).
A ce moment, nous dit-on, Haddad savait aussi que l'étau commençait à se reserrer autour des hommes d'affaires proches de Bouteflika et qu'ordre avait été donné à la police des frontières de surveiller de plus près leurs déplacements à l'étranger. Nos sources tiennent d'ailleurs à rappeler que le communiqué du parquet général d'Alger, annonçant cette mesure, a été publié près de quarante-huit heures après son arrestation.
Les enquêteurs semblent, quant à eux, avoir été instruits d'agir vite, et on le constate d'ailleurs sur le terrain. Sur les douze personnes sommées de remettre leurs documents de voyage à la justice, cinq ont déjà été auditionnées par les services chargés de faire la lumière sur des dossiers «liés à la corruption et transferts illégaux de capitaux».
Des noms ont été cités, ceux du fils Tahkout, patron d'un groupe de montage automobile, de Mohamed Baïri, numéro deux du FCE, ainsi que celui des deux frères Haddad. Des informations en cours font également état de l'audition de l'aîné des frères Kouninef. Les autres (Noah et Rédha) auraient, quant à eux, quitté le territoire national quelques heures avant l'émission des ISTN. Dans les heures suivantes, sa diffusion a été suivie de mesures concrètes se résumant essentiellement au gel des demandes de crédits introduits auprès des banques et autres organismes d'Etat habilités à le faire.
Il faut, d'autre part, savoir que la liste établie par le parquet d'Alger n'est pas clôturée. D'autres noms bien connus de l'opinion publique y figurent depuis deux jours. Celui de Chakib Khelil circule avec intensité au moment où des sources bien informées indiquent qu'une enquête cible également l'actuel P-dg de Sonatrach (voir encadré). La situation en cours a eu pour effet de jeter un véritable vent de panique au sein des milieux d'affaires concernés et dans bien d'autres cercles aussi. Pour démentir les rumeurs de son arrestation, l'ancien ministre de la Justice a dû carrément entreprendre une sortie publique organisée et filmée par des télévisions privées. D'autres personnalités ayant occupé de hauts postes dans les gouvernements passés font l'objet de mêmes rumeurs mais s'abstiennent, jusqu'à l'heure, de toute réaction.
L'opinion algérienne suit de très près la nouvelle situation en cours. Beaucoup s'interrogent surtout sur le silence de la justice dans une étape aussi importante, et tentent de comprendre la raison pour laquelle la publication de la liste des noms frappés d'ISTN s'est faite de manière informelle (elle a été publiée par les télévisions privées notamment). Dans son dernier discours, le chef d'état-major de l'ANP a tenu à préciser qu'il était étranger aux décisions prises, et qu'elles étaient à mettre uniquement sur le compte d'une justice qui tente de répondre aux revendications du mouvement populaire.
Des sources bien au fait de la situation ont tenu, pour leur part, à expliquer que «la sensibilité de ces dossiers contraint à une certaine prudence, et donc discrétion. Il faut se garder de donner l'impression de lancer une chasse aux sorcières qui donnerait une mauvaise image du pays et risquerait à la fois de le déstabiliser. On doit éviter de faire du populisme en jetant des têtes à l'échafaud pour calmer la rue.
Ce que les Algériens réclament, c'est une justice en règle, capable d'aller jusqu'au bout pour parvenir à des résultats et donc des changements réels. Actuellement, des preuves sont amassées, c'est une étape très importante…»
Sonatrach dans le viseur ?
Sonatrach figure visiblement parmi les «affaires» auxquelles s'intéresse la Gendarmerie nationale. Des sources sûres affirment que des éléments de cet organisme se sont présentés la semaine dernière au siège de la société dans le cadre d'une large enquête liée à la corruption et la mauvaise gestion. Bizarrement, le vice-président amont de Sonatrach a réuni quelques jours plus tard son équipe pour procéder au bilan de tous les contrats établis depuis 2006… Peut-on en conclure que l'actuel P-dg est à son tour visé ? De lourds soupçons pèsent, en tous cas, sur une affaire qui a interpellé les enquêteurs. Deux contrats passés avec Total et ENI au cours des derniers mois se sont fait de gré à gré. Les «petites» concessions accordées aux deux sociétés sont le fait de l'actuel patron de Sonatrach qui centralise tout à son niveau. L'intérêt que lui porte la gendarmerie l'aurait contraint à annuler un déplacement programmé à l'étranger.
A. C.


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