Le stade d'Elis Park de Johannesburg sera le th��tre d'une rencontre �derby� entre deux pensionnaires de l'Amsud, le Br�sil et le Chili, une confrontation qui promet avec deux styles identiques. Le Br�sil, qui est � la recherche d'une sixi�me couronne, sera certainement mis � rude �preuve par une �quipe du Chili d�bordante d'�nergie lors des trois rencontres de la phase des poules. �Compte tenu de ce que le Br�sil repr�sente dans l'histoire, il n'y a pas de commentaires � faire. C�est une �quipe qui est toujours redoutable et dans ce Mondial, ils ont montr� qu�ils avaient le jeu cr�atif caract�ristique de leur football, avec de l�agressivit� et de la force en plus. Une chose est s�re, �a sera tr�s difficile pour nous�, a indiqu� le s�lectionneur du Chili, l�Argentin Marcelo Bielsa. La t�che du Chili s�annonce tr�s difficile, d�autant qu�il devra se passer de trois joueurs cadres, il s�agit des d�fenseurs centraux Gary Medel et Waldo Ponce, ainsi que du milieu de terrain Marco Estrada, tous les trois suspendus. �Maintenant, une �tape plus compliqu�e commence, mais j�ai la certitude que le Br�sil est pr�t. �a sera certainement difficile face � une bonne �quipe du Chili, mais je suis certain qu�on se qualifiera�, a affirm� le gardien de but br�silien, Julio Cesar. Lors du parcours �liminatoire pour le Mondial, le Br�sil a pris le meilleur sur le Chili en aller et retour (3-0, 4-2). GILBERTO SILVA (MILIEU DE TERRAIN DU BR�SIL) Un barrage s�r et pacifique Gilberto Silva, par son poste strat�gique de milieu d�fensif et sa grande exp�rience, repr�sente une pi�ce essentielle dans l��quipe du Br�sil de Dunga, qui compte sur son Mur invisible pour faire barrage au Chili lundi en 8e de finale du Mondial-2010. Mur invisible ? Ce surnom vient de cette aptitude � freiner les attaques adverses en commettant le moins de fautes possible. Homme tranquille mais dur � la t�che : dans la bataille du milieu, il y a toujours un pied qui tra�ne pour sortir le ballon de la nasse, le sien. A 33 ans, le vice-capitaine du Br�sil fait figure d�anc�tre. �C�est vrai, �a fait longtemps que je suis l�, consid�re-t-il. Certains sont arriv�s, d�autres sont partis...� Sous-entendu : lui est toujours l�. Il �tait d�j� l� en 2002, lors du sacre de la Sele�ao au Mondial asiatique. Il avait alors profit� du forfait de derni�re minute d�Emerson pour d�crocher une place de titulaire. Et il avait disput� ensuite les sept matches menant au titre. Le journal br�silien Veja d�gote alors la formule qui r�sume parfaitement le r�le tenu par Gilberto Silva : �Il a port� le piano sur lequel Ronaldo et Rivaldo ont fait leurs gammes.� Son leadership dans la Sele�ao 2010 ? �C�est venu naturellement, assure-t-il. Mais je discute et je rigole avec tout le monde. L�important, c�est le respect que tous les co�quipiers ont les uns pour les autres�. Lui ne s�inscrit pas dans la lign�e des milieux d�fensifs hargneux type Dunga. Gilberto Silva, dot� d�un bon gabarit (1,84 m), est plut�t du genre imposant. Une autorit� naturelle. Son r�le dans le groupe est celui d�un pacificateur. Et le terme de �respect� qu�il mart�le n�est pas l��ni�me copeau d�une langue de bois. Contre le Chili, il lui faudra sans doute guerroyer pour deux, car son comp�re Felipe Melo, milieu d�fensif type Dunga pour le coup, est tr�s incertain (entorse de la cheville gauche). Gilberto Silva se dit confiant pour son co�quipier : �On a besoin de lui. Hier (samedi), il allait mieux.� Contre le Portugal, Felipe Melo avait �t� remplac� par Josu�, plus fr�le, moins d�fensif. Gilberto Silva �voque �galement la candidature de Ramires et Kleberson pour figurer dans le onze de d�part ce soir. Le joueur du Panathinaikos Ath�nes, qui a longtemps �volu� � Arsenal (2002- 2008), sait aussi que �les �quipes qui rencontrent le Br�sil jouent le match de leur vie, parce que c�est le Br�sil�. A la guerre comme � la guerre... CHILI Bielsa, des trucs de �Fou� Marcelo Bielsa, c�est une qualification avec le Chili au Mondial-2010 et un rendez-vous contre le Br�sil aujourd�hui en 8e de finale; c�est aussi un �Fou�, ainsi surnomm�, de mani�re plus ou moins ironique, en raison de m�thodes m�lant la science et l�affectif. �A cause d�exag�rations de mon comportement �, r�pond-il quand on l�interroge sur l�origine de ce sobriquet. �Des acceptions du dictionnaire, j�ai choisi la plus douce�, ajoute-t-il en riant. Lui qui n�est pourtant pas du genre � plaisanter. Justement : fou, parce qu�il est souvent l� o� on ne l�attend pas. Artisan de la plus belle campagne du Chili en qualifications � une Coupe du monde (2e derri�re le Br�sil), l�Argentin de 54 ans note : �Personne n�active les potentialit�s qu�un �tre humain n�a pas.� A-t-il chang� depuis 2002, lorsqu�il dirigeait l�Argentine au Mondial asiatique ? �Je ne crois pas qu�il y ait de diff�rence, simplement je me sens plus vieux, ma sant� et mon caract�re empirent, je suis pire�. L�homme d�route. Et a connu la d�route, en 2002 justement : l�Argentine est �limin�e d�s le premier tour. On le hait. Lui philosophe, et livre sa science dans des s�minaires de management. �Je suis un sp�cialiste des d�faites et je sais parfaitement que l�adh�sion dispara�t quand le succ�s s�arr�te, m�dite-t-il. C�est pourquoi il ne faudrait pas transmettre ce qui est du succ�s circonstanciel, mais des valeurs�. L�affectivit� fait partie de ces valeurs : �Je ne veux pas que tu m�aimes parce que j�ai gagn�, j�ai besoin que tu m�aimes pour gagner.� Ou encore : �Il faut aimer sinc�rement celui qui dirige, et si on ne l�aime pas naturellement, il faut apprendre � l�aimer. � Son travail � la t�te du Chili a d�ailleurs suscit� un retour de flamme, presque amoureuse. L�ex-pr�sidente du Chili, Michelle Bachelet, se p�me : �Il a cette combinaison fatale pour les femmes, entre beau et myst�rieux. Quand je l�ai connu, je me suis rendue compte que c��tait quelqu�un de tr�s intelligent, tr�s cultiv� et aust�re.� Retour en gr�ce en Argentine �galement, o� son fr�re Rafael fut ministre. La pr�sidente de la R�publique, Cristina Kirchner, a ainsi r�cemment taquin� les Chiliens : �Nous ne vous le pr�tons qu�un certain temps, ne croyez pas qu�on vous l�offre !� Bielsa travaille comme un fou. Selon la presse sud-am�ricaine, il aurait affirm� avoir regard� dans sa vie 25 000 matches ! Et d�gag� 28 plans tactiques et 34 mani�res de se faire une passe. Fou furieux, parfois, comme lorsqu�il lance � son homologue de l�Italie au Festival de Toulon : �Ce n�est pas du football ! Que des ballons vers le N.9 : ce n�est pas du football !� Bielsa, juste un fou de football.