Grève générale dans tous les établissements scolaires, à l'université au niveau de la majorité des Facultés et une paralysie également des sites industriels Oued Hmimine et Aïn Smara. C'est ce qui a caractérisé Constantine hier en plus d'une grande manifestation dans le centre-ville à laquelle ont participé les étudiants, les lycéens, les fonctionnaires et de simples citoyens. L'appel de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) d'observer une grève générale dans la Fonction publique et une marche nationale a été bien entendu à Constantine. Vers 10h, les premiers groupes ont commencé à se former au centre-ville devant le palais de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa et au boulevard Abane-Ramdane avec le même slogan « Bensalah dégage ». Les étudiants qui sont sortis déjà la veille marquant leur implication dans le mouvement populaire pour destituer le régime en place, sont revenus en force ce mercredi pour exiger « une transition par le peuple ». « Nous avons décidé de faire grève d'une semaine pour contester la désignation de Bensalah Président pour les 90 jours à venir »ont affirmé les étudiants constantinois qui manifestent depuis le début de la contestation « c'est de notre avenir qu'il s'agit et nous sommes très conscients». Prenant le départ de la grande esplanade de l'Université Mentouri, les étudiants munis, qui d'une pancarte, qui du drapeau national ont marché jusqu'au centre-ville où ils ont été rejoints par leurs collègues de la Faculté de médecine. De plus en plus nombreux, les étudiants se sont mêlés à la foule formant une marée humaine en brandissant des pancartes hostiles au régime en place et où on pouvait y lire : «Bensalah, Bedoui, , dégagez», «FLN au musée, RND à la poubelle» et le fameux «Yetnahaw gaâ». Sur les banderoles déployées en tête de cette marche, on pouvait lire «Dissolution des deux Chambres, Sénat et APN, et du Conseil constitutionnel», «s'engagent, système dégage» et «Peuple solidaire». Le peuple est « le maître de la transition et c'est à lui de décider», le message est clair traduisant le refus des dirigeants actuels et l'installation de Bensalah «C'est à mon avis, la provocation de trop», lança un retraité entouré de quelques jeunes manifestants , qui exhiba sa fiche de retraite à la main. Le discours du désormais chef de l'Etat prononcé la veille et ses engagements n'ont convaincu personne, selon les manifestants qui ont préservé le caractère pacifique de la manifestation jusqu'au bout. Ilhem Tir