Interrogés sur de probables tractations pour faire revenir Laskri sur sa démission, des membres du conseil national n'ont pas démenti l'existence d'"une manœuvre" pour éviter le recours à un congrès extraordinaire. C'est demain que le conseil national du FFS se réunira, en session extraordinaire, pour présenter une résolution qui tranchera la question de la tenue ou pas d'un congrès extraordinaire du parti. Cette session que d'aucuns qualifient de rencontre de toutes les attentes l'est, d'autant plus que le récent conseil national n'a pu décider de la voie à suivre par le parti, entré, pour rappel, de plein fouet dans une crise organique provoquée par la démission d'Ali Laskri de l'instance présidentielle. Laskri a jeté l'éponge pour justement rendre caduque l'existence de l'instance elle-même, vu l'article 48 des statuts du parti qui stipule que lorsque le nombre des membres de l'instance présidentielle est réduit à moins de 3, un congrès extraordinaire du parti devient une obligation pour élire une nouvelle instance présidentielle. Sauf que c'est la tenue de ce congrès extraordinaire qui pose un sérieux problème au sein du FFS. Ainsi, les militants de ce parti sont partagés entre les adeptes et les opposants. Idem au sein de l'instance présidentielle. Affaiblie qu'elle est depuis l'exclusion de Rachid Hallet, le départ de Saïda Ichalamène et la démission d'Ali Laskri, l'instance présidentielle ne compte actuellement que deux membres qui, seuls, s'opposent, avec leurs fidèles, à la tenue de ce congrès extraordinaire tel que le prévoient les statuts du parti. Selon des membres du conseil national, la rencontre de demain "est importante". Ils expliquent que même si des divergences de points de vue apparaissent, "la volonté de la majorité est de mettre fin au statu quo qui paralyse le parti et le fait éloigner de ses objectifs". "Nous sommes convaincus que ceux qui veulent faire du FFS un tremplin pour leur carrière au détriment des idéaux démocratiques et de l'héritage du défunt Aït Ahmed vont être balayés des centres de décision", ajoutent-ils, sans pour autant nommer ceux qu'ils accusent de vouloir "faire changer de trajectoire politique au FFS". Interrogés sur de probables tractations et médiations pour faire revenir Laskri sur sa décision, nos interlocuteurs n'ont pas démenti l'existence d'"une manœuvre" pour que Laskri retire sa démission afin d'éviter le recours à un congrès extraordinaire, mais soulignent, néanmoins, qu'il est attendu un sursaut "de courage et de dignité de la part des membres du conseil national pour redonner vie et espoir au parti". Mohamed Mouloudj