La mobilisation s'est poursuivie hier avec de nouvelles manifestations d'étudiants pour le huitième mardi consécutif où toutes les facultés ont marché. Les étudiants sont revenus à la charge plus déterminés que jamais. Venus des trois universités, ils ont organisé la plus grande marche depuis le début du mouvement, revendiquant entre autres «une transition par le peuple». En grève depuis la fin des vacances scolaires le 7 avril, les étudiants de Constantine et à l'instar de leurs collègues à travers toutes les universités d'Algérie, ont décidé de faire grève d'une semaine reconductible à chaque fois, et ce, jusqu'au départ de Abdelkader Bensalah et de Noureddine Bedoui. Leur rendez-vous hebdomadaire désormais, constitue leur occasion de participer au changement pacifique du pays. «Nous participons aux manifestations du vendredi mais la marche du mardi est la nôtre», explique Réda étudiant en langues étrangères qui, avec ses amis, ont préparé les slogans brandis lors de cette manifestation. «La souveraineté par le peuple», «une transition par le peuple» et «le peuple est le maître de la transition» autant de messages qui traduisent la colère des étudiants et leur refus des dirigeants actuels. Les étudiants de l'Université Mentouri ont été rejoints par les étudiants de la faculté de droit Tidjani-Haddam, ceux de l'Institut d'architecture et d'urbanisme de Constantine (Zarzara) ainsi que les étudiants de la faculté de médecine qui attendaient déjà au centre-ville. De plus en plus nombreux, ils se sont dirigés vers le boulevard Abane-Ramdane pour arriver à la place de l'indépendance. Tout au long de leur périple, ils ont scandé «tous les jours des marches, et on ne va pas s'arrêter». Et d'une seule voix ils ont crié «dégage Bensalah» et «gouvernement de bricolage, dégagez et prenez avec vous Bedoui». La foule s'est livrée à cœur à des chants patriotiques car cette fois, leur marche coïncide avec le jour du savoir, donc les photos du cheikh ben Badis, de Bachir el Ibrahimi et des martyrs étaient présentes en force sans pour autant oublier les slogans habituels «FLN au musée, RND à la poubelle» et le fameux «Yetnahaw gaâ» avec «nebniw bladna men jdid». Les étudiants qui ont exprimé leur total engagement pour le changement en maintenant leur mobilisation à travers les marches organisées chaque mardi, ont été soutenus par leurs enseignants. Ces derniers étaient nombreux à brandir des pancartes hostiles non seulement au régime en place mais à leur tutelle également. Les manifestants se sont dispersés dans le calme et aucun incident n'a été signalé. Ilhem Tir