La mise sous mandat de dépôt du patron de Cevital n'a pas échappé aux étudiants dont certains brandissaient son portrait avec la mention "Je suis Rebrab". Plus que jamais d'actualité dans ce contexte où le chef de l'état-major de l'armée règne en maître, le principe de "la primauté du civil sur le militaire", adopté lors du Congrès de la Soummam en 1956, et dont la violation par le groupe dit d'Oujda a impacté le destin national, a été ravivé, hier, par les étudiants qui ont marché pour le 9e mardi à Tizi Ouzou. "Primauté du civil sur le militaire", lit-on, en effet, sur une large banderole déployée en première ligne de cette marche qui a débuté à 11h30 de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou pour suivre l'itinéraire habituel menant à la place de L'Olivier, à la sortie ouest de la ville. La banderole a été complétée avec d'autres pancartes portant des slogans hostiles à Gaïd Salah et au système. "Le hirak a compris : la maffia reste toujours à la tête du pays. Elle dirige la gendarmerie et la justice", "Quand l'injustice devient la loi, la résistance est un devoir", "Fakou Gaïd Salah, ensuite Bensalah", "Restons mobilisés et soyons à la hauteur de l'héritage de nos martyrs. Le départ du système ne sera pas facile", lit-on, entre autres, sur les pancartes brandies par ces étudiants qui scandaient à tue-tête les habituels slogans réclamant nommément le départ de Gaïd Salah, de Bensalah et de Bedoui. "Gaïd Salah dégage !", "Bensalah dégage !", "Bedoui dégage !", "Système dégage !" et "Pouvoir assassin !", clamaient-ils. Dans un carré formé par les étudiants en architecture, on pouvait lire également : "Laissez vos perspectives politiques pourries qui laissent l'Algérien toujours au stade de l'esquisse", "Le temps a vomi votre mensonge, et même si vous l'ornez, le peuple le refuse", puis encore, dans d'autres carrés, "Etudiants s'engagent, système dégage". "Justice, justice, l'Etat a tué ses enfants", lit-on, également, sur une pancarte qui fait allusion à l'assassinat de 126 jeunes en 2001 par les gendarmes. La mise sous mandat de dépôt du patron de Cevital, Issad Rebrab, dans la nuit de lundi à mardi, n'a pas échappé aux étudiants dont certains brandissaient son portrait avec la mention "Je suis Rebrab". Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique, hier, en réaction à l'arrestation d'Issad Rebrab, le mouvement autonomiste, le RPK, a dénoncé "la justice, toujours inféodée au système corrompu et autoritaire" qui a "procédé, sous une couverture médiatique publique téléguidée, à l'arrestation du P-DG de groupe Cevital, Issad Rebrab, en bafouant le principe élémentaire de présomption d'innocence". "C'est dire que la reprise de ce dossier, dans les circonstances actuelles, n'obéit qu'à des considérations purement politiques et à ternir l'image d'un homme qui a apporté du travail et de la richesse à ses concitoyens, et qui a honoré par ses activités l'Algérie de par le monde. Tout le monde sait que les vrais faits de corruption qui ont porté atteinte à l'économie nationale sont le produit de ceux qui ont eu une proximité avec les cercles du pouvoir, notamment par l'octroi de commandes publiques se chiffrant par centaines de milliards de dollars", lit-on dans la déclaration.