Une foule immense s'est mobilisée ce vendredi à Oran plus déterminée que jamais à se faire entendre et surtout exprimer, cette fois-ci à l'adresse de Gaïd Salah, qu'elle n'abdiquera pas et qu'elle continuera de revendiquer le départ de toutes les parties prenantes du système. A l'adresse de ce dernier, certaines affiches s'adressaient à lui en ces termes « Avec ton beau discours pour nous mettre en confiance, tu oses nous trahir en nous ramenant Bensalah ». La particularité de cette 8e marche, c'est qu'elle raisonnait avec un ton ferme et presque révoltée à chaque cri de « Dégagez tous », « Bensalah dégage » avec ce sentiment d'avoir été trahie avec le maintien du gouvernement de Bedoui, puisque nous dira un manifestant «c'est bien les pourris du système qui ont choisi et désigné la composante de ce gouvernement qui ne nous représente pas ». Lorsque nous lui ferons remarquer que cela ne durera que trois mois, d'autres s'interposent pour nous dire « pendant ces trois mois, ils laisseront tous les corrompus finir leurs besognes et fuir avec l'argent du peuple, non, on rejette ce gouvernement et son Premier ministre et à leur tête, l'homme de l'ex-Président en la personne de Bensalah». Un défilé de marcheurs interminable avec à chaque fois des drapeaux plus spectaculaires les uns des autres par leur longueur ou leur nombre. Plus organisé que jamais dans la formulation des slogans où certains étaient munis d'un bloc-note avec les différents slogans. Même si la majorité des slogans exigeaient le départ de l'actuel président de la République, beaucoup espèrent à travers leurs slogan que « l'ANP et le peuple ont aidé à chasser le colon, l'ANP doit chasser ce système corrompu». Pour ce vieil homme qui se dit déçu mais pas pessimiste, il exhibe bien haut son affiche «Sourd aux cris pour briser les chaîne». En lui demandant de qui il parle lorsqu'il dit qu'il est sourd, il nous répond «mais voyant, de celui qui nous a fait croire qu'il va les chasser tous, je parle de Gaïd Salah». La crainte que la Révolution qui «appartient au peuple, ne la volez pas» était présente dans les esprits des marcheurs et dans leurs slogans. La manifestation n'a pas consisté en des marches et des slogans, pour certains qui ont préféré se mettre sur le côté où de se réunir dans des placettes, les débats battaient leur plein. «Nous devons commencer sérieusement à réfléchir à des solutions, à la suite, nous devons agir intelligemment, car ce système enraciné ne dégagera pas aussi facilement», nous confie-t-on. Amel Bentolba