Les déboires du complexe Sider El Hadjar ne font que se répéter depuis le début de l'année en cours, provoquant des perturbations dans la production qui se répercutent sur l'équilibre financier de l'usine. Aux inondations qui ont bloqué en janvier écoulé et durant plus de 15 jours la production, est venue s'ajouter pour la deuxième fois en quelques mois l'interruption de la production, pour cause de grève des employés des mines de Boukhadra et l'Ouenza dans la wilaya de Tébessa. En effet, le haut-fourneau qui alimente les autres installations stratégiques tels les laminoirs, les aciéries et autres est à l'arrêt depuis près d'une semaine maintenant. Cette perturbation, selon les responsables du complexe, est due au manque d'approvisionnement en matière première (minerai de fer) sans lequel cette entité économique n'a aucune raison d'exister. Les besoins en cette matière sont estimés par le directeur général adjoint à 8 000 tonnes /jour. La première perturbation a duré une quinzaine de jours. Elle était le fait d'une grève des employés de la SNTF mais également de la détérioration d'un tronçon de plusieurs kilomètres de la voie ferrée entre la mine de Boukhadra et l'agglomération d'Oued Keberit (Souk Ahras). A l'interruption de la matière première à partir des mines de l'Ouenza et Boukhadra est venu s'ajouter l'épuisement du stock de sécurité du minerai de fer au niveau du complexe. Et les déboires du complexe ne se sont pas arrêtés uniquement à ce niveau. Renationalisé en 2015 et bénéficiant d'un investissement de l'Etat pour sa réhabilitation de près d'un milliard de dollars, le complexe d'El Hadjar enregistre périodiquement des problèmes qui influent sur sa bonne marche. C'était le cas, au début du mois d'avril courant, avec l'occupation des installations par des demandeurs d'emploi ayant provoqué l'arrêt de la production en bloquant les installations dont le haut-fourneau pour plusieurs jours. Au mois de septembre 2018, le problème qui empêchait l'usine de tourner avait pour origine un conflit syndico/syndical. Il a fallu la destitution du secrétaire général en poste pour un semblant d'apaisement. Ce dernier ayant été placé ainsi que de nombreux autres à des postes-clés au complexe par le sulfureux député de Annaba Baha-Edine Tliba, faisant la pluie et le beau temps au sein de l'usine. Une année auparavant, c'était le manque d'eau pour le refroidissement des installations qui avait entravé durant une vingtaine de jours la production avec des manques à gagner de plusieurs dizaines de millions de dollars. Devant tant de problèmes entravant la production, les salariés sont sceptiques. Ils estiment que les prévisions tablant sur une production d'un million de tonnes d'acier liquide pour cette année seront du domaine de l'impossible. Ils doutent même d'atteindre la production de l'année 2018 qui était de 700 000 tonnes. Ce géant de l'industrie industrialisante des années 1970, avait été bâti avec la sueur des Algériens. Arraché en 2015 des mains de l'indien Lakshmi Mittal qui l'a rendu dans un état de ferraille, il mérite un meilleur sort que celui dans lequel il se retrouve aujourd'hui. A. Bouacha