Le contrat décennal paraphé en octobre 2001 entre l'Etat algérien et le Groupe indien LNM (Lakshmi Niwas Mittal), géant mondial de l'acier, pour l'exploitation du Complexe sidérurgique d'El Hadjar, arrive dans quelques mois à échéance et le suspense quant à l'éventuelle reconduction de l'accord reste de mise même si, selon des échos, les pourparlers seront entamés dans les toutes prochaines semaines entre les parties concernées. Une rétrospective du partenariat mais aussi des perspectives du processus s'avèrent nécessaires. Il est utile de souligner que, dès le début du partenariat, l'entreprise ArcelorMittal Algérie détient 70% des actions du complexe de même que des mines de Ouenza et de Boukhadra et les 30% restants sont détenus par la partie algérienne représentée par le groupe Sider. Si le revenu des sidérurgistes (les retraités compris) s'est nettement amélioré avec l'avènement du partenariat, l'effectif du complexe est, en revanche, en constante réduction : des 12.000 postes d'emploi, il n'en demeure que 5.600 et encore moins «n'eut été la vigilance du partenaire social », admet-on. Avant les années 2000, le complexe figurait parmi les trois premières usines d'Afrique et la seule entreprise assurant l'intégralité du processus de fabrication à travers les différentes installations dont le complexe dispose. La production, quant à elle, frôlait les 1,5 million de tonnes d'acier liquide. Avec l'arrivée de Mittal Steel, elle ne dépasse point un million de tonnes et, d'après le partenaire social, la production atteint «difficilement» les 700.000 tonnes ces trois dernières années alors que «les engagements initiaux prévoyaient 4 à 5 millions de tonnes pour les cinq premières années de partenariat, avec le maintien de tous les ateliers de production». La direction générale du complexe ArcelorMittal Annaba a annoncé, au début de cette année, la signature d'un accord qualifié d'«historique» d'environ 500 millions d'euros pour la réfection des installations du complexe. Cet accord consiste en la concrétisation d'un plan d'investissement «ambitieux» et pour lequel une enveloppe budgétaire de l'ordre de 500 millions d'euros a été dégagée. Le plan d'investissement inclut, outre la réfection de l'unité cokerie pour un montant de 90 millions d'euros et la réhabilitation du haut fourneau n°2 et l'agglomération pour 102 millions d'euros, une action de réhabilitation des aciéries avec transformation et mise en place d'une unité de réduction directe (DRI) dont la dotation a été évaluée à 300 autres millions d'euros. Les installations présentent une vétusté avancée et entravent considérablement le processus de production en raison de pannes fréquentes qui se signalent. Les deux partenaires (Sider et ArcelorMittal) ont aussi décidé d'investir conjointement pour remettre en état la ligne ferroviaire reliant les sites miniers de l'Ouenza, à 160 km au sud d'Annaba, et Boukhadra, à 20 km à l'est d'Ouenza au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le complexe recourt depuis 2006 au fret de camions à benne de 20 tonnes en appoint des wagons, pour acheminer le minerai nécessaire à l'alimentation des hauts fourneaux. Le plan prévoit également une stratégie de recrutement qui s'étale sur 4 ans (2011-2015) pour notamment remplacer les départs à la retraite. La direction affirme de ce fait que «nous avons désormais un plan industriel ambitieux et en parallèle une stratégie de recrutement claire. Nous devons donc nous focaliser sur l'atteinte des objectifs fixés de façon à montrer à nos actionnaires nos capacités à produire mais aussi à avoir une stabilité sociale».