Le nouveau secrétaire général du Front de libération nationale, Mohamed Djemaï, affirme que son parti soutient totalement «le chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, et son appel au dialogue». Il s'exprimait ainsi, à l'occasion de sa première activité officielle à la tête du parti, une rencontre avec les mouhafedhs et les présidents des commissions provisoires, tenue à Dély Ibrahim, à Alger. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pour cette première sortie donc, la nouvelle direction de l'ex-parti unique annonce nettement la couleur : un soutien clair et total au Haut Commandement de l'armée et à son premier responsable. «Nous sommes, aujourd'hui, à une phase cruciale de l'Histoire de notre pays (…) Nous saluons la clairvoyance et la sagesse du Commandement de l'Armée nationale populaire qui a su débusquer les traîtres et les complots », dira ainsi Mohamed Djemaï. Reprenant à son compte le discours cher à Gaïd Salah, il ajoutera : «Nous considérons toute atteinte à notre armée comme une atteinte à chacun de nos militants. En votre nom à tous, nous saluons notre armée qui a refusé de faire sortir les chars pour protéger la bande et a préféré être du côté du peuple.» Ce nouveau repositionnement du vieux parti était somme toute prévisible. Parti présidentiel sous Abdelaziz Bouteflika, il fait désormais allégeance au nouveau centre qui détient la réalité du pouvoir en Algérie et c'était d'ailleurs l'objectif immédiat de la convocation du comité central d'il y a quelques jours. Le FLN , qui, plus que tout autre parti, incarnait l'ère Bouteflika, est particulièrement décrié par la rue depuis le début de la révolution populaire du 22 février. D'où le nouveau discours de la nouvelle équipe aux commandes du parti. «En votre nom à tous, je tiens à demander pardon à son excellence le peuple algérien pour tout acte ou déclaration qui ont porté atteinte à l'image du parti auprès de lui (…).» Parti majoritaire, le FLN compte également reprendre la présidence de l'Assemblée au désormais ex-coordinateur du parti Moad Bouchareb. «Ma main est tendue et mon cœur est ouvert à tous les enfants du FLN car le parti est menacé de disparition à cause des pratiques rejetées par le peuple», dira Djemaï avant d'ajouter : «Le temps des désignations par téléphone est révolu ! Le temps des mainmises sur les institutions en dehors de la loi est révolu ! Il est temps que force revienne à la loi !» Ici, l'allusion à Moad Bouchareb est à peine voilée. K. A.