Le coordinateur national de l'instance dirigeante du Front de libération nationale et président de l'Assemblée populaire nationale, Moad Bouchareb, a présidé, hier, à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, une rencontre avec le nouveau groupe parlementaire du parti, au niveau du Conseil de la Nation, issu des sénatoriales partielles du 29 décembre dernier. Une nouvelle sortie de Bouchareb qui, somme toute, ne diffère en rien des deux précédentes. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Celui qui dirige le parti majoritaire depuis fin novembre dernier était, en effet, resté fidèle à son discours, très circonspect et politiquement très austère. Hier encore, il prononçait un discours de circonstance, à l'occasion du triomphe des candidats FLN à l'issue des sénatoriales partielles. L'ex-parti unique aura réussi à s'adjuger, en effet, pas moins de trente-deux sièges sur les quarante-huit mis en jeu. Bien sûr, la sortie de Bouchareb de ce samedi était attendue sur un point bien particulier : donner de la lisibilité sur les prochaines étapes politiques prévues par le pouvoir, pour le parti, mais surtout pour le pays. Sans surprise, Bouchareb s'étalera longuement sur le bilan de Abdelaziz Bouteflika. «Cette journée coïncide avec la célébration de Yennayer. Si cette journée est, aujourd'hui, hissée au rang de fête officielle, c'est grâce à la décision courageuse et historique du président de la République et président du parti, Abdelaziz Bouteflika, qui a consolidé les composantes de l'identité nationale.» Comme d'habitude, tout est prétexte pour glorifier le bilan, ainsi que le programme, passé et à venir, de Abdelaziz Bouteflika. «Tout cela s'inscrit dans le cadre du programme global du Président», ajoutera Bouchareb qui ne manquera pas, à l'occasion, de «rappeler» la situation générale du pays avant 1999. «Certains ont tendance à oublier la situation de l'Algérie (…) notamment les dégâts occasionnés par le terrorisme.» Il rappellera, à ce titre, les deux projets phares de Bouteflika, à savoir «la loi sur la concorde civile» et la «charte sur la paix et la réconciliation nationale». Aussi, s'adressant aux nouveaux sénateurs, l'actuel président de l'APN assénera : «Maintenant que vous êtes élus par vos pairs au niveau des assemblées locales, vous êtes porteurs d'un mandat national. Il faut être dignes de cette confiance placée en vous par les élus locaux et, donc, par le peuple.» Puis, surtout : «Après ces sénatoriales, nous devons nous préparer tous, en prévision des prochaines étapes, et à soutenir les décisions que prendra le Président et accompagner son programme.» Curieusement, à aucun moment le coordinateur du FLN ne parle de l'élection présidentielle ! A croire que ce terme est devenu tabou chez le personnel politique du pouvoir, à trois mois seulement, pourtant, de l'expiration du quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. «L'Algérie a besoin de tous ses enfants sincères et nous sommes tous engagés à accompagner le Président dans la direction qu'il choisira.» Toujours en éludant complètement le sujet de la présidentielle, Bouchareb insistera : «Nous avons toujours été fidèles au programme du Président et nous le resterons.» Entendre par là : Abdelaziz Bouteflika demeurera à la tête du pays… K. A.