Pour le moment, seul un chef de parti politique, celui de l'ANR (Alliance nationale républicaine) est candidat à la candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, parmi une pléthore d'inconnus et de plaisantins. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Après s'être rangé du côté du candidat du consensus, l'ex-président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika, quatre fois de suite, le secrétaire général de l'ANR décide de se lancer dans la course présidentielle du 4 juillet prochain que la classe politique, la société civile et la rue ne cessent de refuser et que le pouvoir maintient contre vents et marées. Belkacem Sahli prend même de court ses amis de la défunte Alliance présidentielle, notamment le FLN et le RND dont la rue réclame la remise au placard, en étant le premier chef de parti à concourir pour le rendez-vous de début juillet prochain. Une singulière manière d'exprimer son «affranchissement» de toute tutelle, le parti ayant évolué, sous son règne, à la périphérie du cercle présidentiel aujourd'hui volant en éclats. Dans un communiqué rendu public le 28 avril dernier, l'ANR explique sa démarche participationniste, non sans s'essayer à ne pas se mettre sur le dos l'opinion publique et le Mouvement populaire du 22 février écoulé. Pour le parti que dirige Sahli, la participation à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain vise la «concrétisation et sa satisfaction des revendications légitimes formulées par le Mouvement populaire pacifique et civilisé». Une élection que le parti qualifie d'«issue constitutionnelle et électorale que l'Armée nationale populaire a promis d'accompagner et d'en assurer le succès». Même le maintien de Abdelkader Bensalah à son poste alors qu'il est tant décrié par la rue ne constitue pas un obstacle pour l'ANR tant le poste de «Président de l'Etat (…) est un poste de circonstance dont les fonctions prennent fin dès l'élection d'un nouveau président, au maximum dans un délai de 90 jours». A contrario, l'ANR réclame le départ de Noureddine Bedoui et propose un gouvernement de compétences nationales indépendantes et consensuelles».. «En optant pour la participation à ce suffrage important, l'ANR dit réitérer son appel à accompagner la solution constitutionnelle et électorale, avec une série de mesures politiques afin de rassurer l'opinion générale publique et de restaurer la confiance ébranlée entre le pouvoir et le Mouvement populaire». Aussi, le parti dénonce «l'illégitimité du président de l'Assemblée populaire nationale, Moad Bouchareb et exige «une instance nationale indépendante de supervision des élections » pourvue de «larges prérogatives » et composée «de représentants de partis politiques, de représentants de la Justice, et représentants du Mouvement populaire, de la société civile et des associations professionnelles ». Ceci même si l'ANR préconise de la souplesse dans l'agenda électoral en préférant le report de ces élections de «quelques semaines». Et si, donc, le secrétaire général de l'ANR s'est d'ores et déjà lancé dans l'opération de collecte des paraphes nécessaires des électeurs et des élus, il ne risque pas d'être le seul chef de parti à être du rendez-vous du 4 juillet prochain. Son homologue du Front el Moustaqbal ne tarderait pas à lui emboîter le pas. Le bureau politique du parti, en session ouverte, qui devait se réunir, hier lundi en soirée, pourrait entériner la décision de participation. Car comme le souligne le chargé de la communication du Front el Moustaqbal, celui-ci «s'inscrit dans le processus électoral dans son timing constitutionnel». Pour Raouf Mammeri, la décision de la candidature de Abdelaziz Bélaïd n'est, donc, qu'une question de temps, le parti étant en attente de satisfaction de ses doléances y afférentes, notamment la mise sur pied d'une instance chargée de l'organisation du processus électoral du début jusqu'à la fin. Avec, souligne notre interlocuteur, «davantage de prérogatives», estimant que la collecte des signatures des élus «ne pose pas problème, le parti disposant de suffisamment d'élus locaux, avec, cette fois-ci, une administration affranchie des pressions et des ordres qu'elle recevait pour mener la vie dure à des candidats hors sérail». Du côté du MSP, on exclut toute candidature au scrutin du 4 juillet prochain. Le président du mouvement estime que le discours de la veille du chef de l'Etat par intérim «n'a rien apporté de nouveau». Pour Abderezzak Makri, «il n'est pas question de prendre part à une élection que tout le monde refuse et à laquelle peut-être même Abdelkader Bensalah lui-même ne croit pas». Chez Ali Benflis, on ignore si une tentation de participation à la prochaine élection présidentielle existerait, à la lumière, surtout, de l'accueil favorable du président du parti des Avant-gardes des libertés, de l'invitation au dialogue lancée par le chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale et réitéré avant-hier soir par le chef de l'Etat intérimaire. Le chargé de la communication au parti était, en effet, injoignable, hier lundi. M. K.